Luke n'était pas habitué à ce genre de situation, et n'importe qui d'autre aurait eu une toute autre réaction. De la réticence, du trouble, de la peur, de l'angoisse, du stress, mais le musicien semblait avoir une idée contraire à tous ces sentiments. Il ressentait du désir, de la passion, de l'excitation, de la curiosité, mais l'angoisse paraissait quasi inexistante, à croire qu'il ne se rendait pas compte de l'ampleur de ses actes. Et puis, il devrait se poser des tas de questions... c'en était-il posé avant tout ça ? Non, pas vraiment, ou du moins, des choses sans importance. Comment nous, les hommes, embrassons-nous ? Que ressent une femme lorsqu'elle se retrouve blottie dans les bras de son compagnon ? Comment se déroulent les instants intimes entre des homosexuels ? Y a-t-il des rôles à distribuer, des priorités, des gestes, des choses à ne pas faire ? Ça paraissait banal comme ça, mais maintenant, dans la peau d'un tout autre homme, Luke voyait la situation d'un œil particulier, mais qui ne lui donnait qu'envie d'aller encore plus loin, jusqu'à ne plus en pouvoir. Et maintenant qu'ils étaient dans sa chambre, le musicien ne voulait plus faire marche arrière. Torse nu, il s'empressa de retirer le tee-shirt d'Axel, mais après ça, il se rendit compte à quel point il se précipitait, il s'excusa d'ailleurs pour ce point.

« Non, non, t'inquiète pas... »

Luke sourit, rassuré, et laissa Axel reprendre possession de ses lèvres tout en reculant lentement, jusqu'à ce que ses mollets ne butent contre le bord de lit. Arrivé là, sous la force de son meilleur ami, il se laissa basculer sur le matelas, et observa le brun s'installer au-dessus de lui. Cette simple vision, aussi futile soit-elle, eu pour don de l'exciter davantage. Ses mains glissèrent lentement sur le torse d'Axel, alors qu'il fixait ce dernier dans les yeux avec une intensité toute particulière. Son cœur battait la chamade, sa conscience lui faisait comprendre à quel point les choses allaient vite, mais il ne voulait rien entendre, parce que tout semblait si simple... et à le regarder de cette façon, il avait l'impression que cette envie était enfouie en lui depuis bien longtemps, qu'elle refaisait surface aujourd'hui, dans cette chambre. Ses doigts frôlèrent la ceinture de son meilleur ami, et, lentement, habilement, il commença à défaire la boucle, petit à petit, sans le lâcher du regard, le souffle tremblant d'envie. Il déposa un baiser sur la joue du brun, délicat, furtif, puis un autre, avant de souffler à son oreille :

« J'ai envie de toi... »

Il se pinça la lèvre, alors qu'il faisait lentement glisser la braguette d'Axel, jusqu'à pouvoir ouvrir le jean de ce dernier, et le faire légèrement glisser le long de ses jambes.