Story

« Alexandre, il faut que je te dise quelque chose d'important ... » On s'installa sur mon canapé. C'était un jour ensoleillé, le ciel était bleu et le soleil était très présent. Je le regardais, il avait l'air de se poser des questions. J'inspirai quelques secondes. « Je suis enceinte ... » J'avais les larmes aux yeux. J'étais heureuse mais j'avais peur, peur qu'il m'en veuille. Il ne répondait pas, il avait les yeux dans le vide. Puis d'un coup, il se leva du canapé. « Quoi ? Tu rigole là ? Je suis absolument pas près pour devenir père. » « Et moi, tu crois vraiment que je suis prête ? » « Non, mais ce que tu comprends pas c'est que je ne veux pas être père, et surtout pas avec toi. Je dois t'avouer que je suis sorti avec toi après un pari. Le gosse, tu en fais ce que tu veux, mais je veux surtout ne pas être mêler à cette histoire ! » Les larmes coulaient sur mes joues. Je n'en revenais pas. Je sentis une douleur dans mon cœur, dans mon cœur si fragile, déjà brisé à mainte reprise dans ma courte vie. Il se tourna pour ne pas me voir pleurer et il fit le tour de la pièce comme un lion enfermé dans une cage. « Alors, tu ne m'aimes pas vraiment ? Tu as fait ça juste pour t'amuser ? Tu trouves ça drôle toi ! Maintenant voilà le résultat. T'es vraiment qu'un pauvre con ! » Les larmes perlaient de plus belle. Il se tourna vers moi et me regarda. « Et oui, je ne suis qu'un con. Tu aurais du t'en rendre compte bien avant. Regarde toi, arrête de pleurer, j'en vaux vraiment pas la peine. » « Sors de chez moi. » « Et le bébé tu vas en faire quoi ? » « Je ne sais pas encore ... Maintenant sors ! » Il fit demi-tour et s'en alla. Je le regardais partir, mais je voulais qu'il revienne. C'était un sentiment bizarre, j'étais furieuse après lui mais je voulais qu'il reste. Je crois que ce sentiment s'appelle l'amour...
J'ai décidé de garder l'enfant, je ne voulais pas avorter, je suis contre. Et je ne veux pas l'abandonner comme moi je l'ai été. Je suis en effet orpheline, j'ai été adopté par mes parents lorsque j'avais trois mois. Je ne sais pas qui sont mes parents, comment ils sont, d'où ils viennent, je ne sais rien. Je ne veux surtout pas que cela se passe comme ça avec elle.

Après qu'Alexandre soit partit de chez moi, je ne pouvais pas rester seule. Je décidai donc d'aller chez Tristan, mon meilleur ami, le seul qui me comprenne vraiment. Je sonnai chez lui, il m'ouvrit la porte. « Jo' ? Mais pourquoi tu pleures ? Entre, viens ! » Il me prit dans ses bras et on s'avança à l'intérieur de sa maison. Tristan a toujours été très riche, en même temps, c'est le fils d'un des célèbres députés du pays. Sa maison était splendide, grande, lumineuse, moderne.On s'assit sur le grand sofa du salon. « C'est Alexandre. » « Qu'est-ce qu'il t'a fait encore celui-là ? » Tristan n'a jamais aimé Alexandre, il trouvait que quelque chose clochait c'est ce mec. Il me le répétait souvent, et je crois qu'il avait raison. « Je ... Je suis enceinte » Il fit les gros yeux, il était aussi abasourdi que moi. « Wahou, quelle nouvelle ... » il regarda le sol. On aurait dit qu'il était triste, lui aussi. « Tu vas faire quoi ? » « Je ne sais pas, je crois que je vais le garder. Mais Alexandre lui n'en veut pas. Pour lui, je n'étais qu'un pari à gagner ! » Dis-je la voix remplis de colère. J'essayais de me calmer, mais les larmes ne pouvaient s'empêcher de couler. « QUOI ? Mais quel enfoiré ce mec ! Il n'a pas le droit de te faire ça ! Non mais tu vas voir, si un jour je le croise, il a intérêt à faire attention à lui ! » Il se tut. Il me regarda d'un air attendrissant. Je m'abritai dans ses bras. « Tu sais, je suis là, je serais toujours là pour toi. Je pourrais t'aider ... pour le bébé. » Je le regardai. Il était tellement gentil. Il a toujours été là pour moi. On se connait depuis qu'on a sept ans. C'était mon voisin. Je me rappelle, on allait jouer au parc ensemble. On s'est toujours bien entendu, on ne se dispute presque jamais. Je sais tout de sa vie, il sait tout de la mienne. « Vraiment ? » « Oui, je t'aiderai toi et le bébé. Tu sais très bien que je serai toujours là pour toi quoi qu'il arrive. » « Dommage que tu n'aie pas de copine, tu sais, tu ferais un bon petit copain, j'en suis sûre » Il resta silencieux. Je n'aurais peut-être pas du dire ça. Il n'a eu qu'une seule petite copine, qui l'a plaqué juste après leur première fois. Elle était louche cette fille, mais bon. Il avait le regard perdu dans le vide. « Et toi tu ne mérite pas ce qu'il t'arrive. C'est vraiment qu'un gros connard, d'avoir fais ça à une fille comme toi. J'arrive pas à y croire. Tu veux rester là ces jours-ci ? Je suppose que tu ne voudrais pas rester seule ? » « Oui, je veux bien ! » « Je vais aller acheter de la glace, on regardera un film ce soir. » « Merci. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi. »
Je loge chez lui depuis. Il est tellement adorable. Il insiste pour venir avec moi aux échographies, il m'aide pour choisir un prénom, il m'accompagne pour acheter la future chambre de ma fille. Je ne sais pas ce que je ferai sans son soutien.