La vie, c'est un cadeau qui nous ai donné, à toute personne qui existe sur cette planète. Le moindre individu a eu sa chance, on ne peut pas le contester, ce n'est pas pour rien qu'il est né. Seulement, la vie est plus ou moins belle selon les différentes personnes. Clover n'était pas du genre à s'apitoyer sur son sort, loin de là. C'était une jeune femme optimiste, souriante et chaleureuse, elle avait toujours été ainsi, quelle que soit la situation dans laquelle elle se trouvait. Seulement, ces temps ci, elle devait avouer que sa vie prenait un tournant innatendu. Le jour où tout avait basculé, c'était le jour où son père avait été trop loin ... Le souvenir était toujours présent dans son esprit, et la faisait frémir, rien qu'en y repensant. Elle se revoyait, encore toute jeunette, rentrant de sa journée au lycée, la peur au ventre de se prendre des coups. Clover savait qu'elle allait s'en prendre, mais même au bout de plusieurs années, elle avait toujours le maigre espoir de s'en sortir, comme si, lorsqu'elle se levait, elle savait que la journée allait être belle. Mais dans le fond, elle avait bien concience que ça ne serait pas le cas. Rares les fois où elle ne s'était pas prit la porte de l'armoire parce que son père l'avait attrapé par le bras et l'avait envoyé contre le meuble. Une fois, Clover avait même terminé à l'hôpital, où elle avait prétendue avoir fait une chute. Elle savait bien mentir, elle avait mentit à tout le monde jusque là. D'ailleurs, durant son séjour à l'hôpital, la personne la plus importante dans sa vie était présente pour elle : Shaolan. Impossible de ne pas en parler, c'était bien grâce à lui qu'elle allait tenu le coup. C'était sa présence qui lui donnait envie de sourire et d'être comme elle était. Shaolan, c'était tout simplement une relation fusionelle. Elle ne pouvait pas s'en passer, elle avait envie d'être en sa présence. Plus qu'un envie, un besoin. Il était tout pour elle. Tous ses problèmes, sa famille, ou autre, elle les oubliait totalement tant que, lui, il était là. Elle ne lui avait jamais dit pour son père, jamais, elle n'en voyait pas l'utilité, elle se débrouillerait toute seule, et elle voulait pas qu'il s'inquiète pour elle alors que les choses ne pouvaient pas changer. Seulement, une fois, son père avait dépassé les limites ... Elle avait passé l'après-midi avec un de ses amis du lycée, Maxime, et était rentré plus tard que prévue. Cela avait suffit à son père pour qu'il l'attrape par le bras, l'envoyant valser contre le frigidaire de la cuisine. Il avait continué à la frappé, la poussant contre les meubles. Après une quinzaine de minutes, il avait finit par l'envoyer contre la petite porte de la cuisine qui menait aux jardins, celle qui était parsemée de carreaux. La main de Clover avait transpercée une d'entre elle, elle avait tellement souffert qu'elle avait faillit pousser un cri. La retirant vers elle pour la sortir du piège, elle voyait le sang coulait à flot, tandis que la douleur déchirait sa peau. La bagarre avait continué, jusqu'à ce qu'il tappe ses bras, pour ensuite l'attraper, l'allonger sur la cuisine et monter sur elle, continuant à la frapper. Elle avait crié, essayant de le repousser, elle n'y arrivait pas, et les coups pleuvaient encore. Elle avait réussit à s'en défaire, dans un dernier élan d'espoir. Elle avait attraper la poelle sur le côté de la table où elle était allongée, et donna un grand coup dans la tête de son père, elle avait rassemblé toutes ses forces – même si elle en avait pas beaucoup – car elle savait que c'était son unique chance. Il était sonné, il recula alors, prit par un mal de tête terrible. Clover ne se fit pas attendre, elle descendit de la table, poussa la porte et courrut dans la rue. Il était minuit, il pleuvait des cordes, elle pleurait. De douleur, de tristesse, elle n'en savait absolument rien. Elle courrait, c'est tout. Mais au bout d'un moment, elle n'y arrivait plus, elle s'agenouilla sur la route, se penchant en avant, prise d'un mal de ventre. Clover appuyait sur la blessure de son bras pour l'empechait de saigner. Elle entendait des pas derrière elle, sûre que c'était son père pour la tirer par les cheveux pour la ramener à la maison. La jeune fille se relevait alors, et se remit à courir. Elle hésitait à se laisser tomber sur la route, ou continuer à courir jusqu'à ne plus avoir de souffle, mais au lieu de ça, sans le vouloir, elle se dirigeait droit vers la maison de Shaolan. Ce n'était qu'ici qu'elle ressentait de la sécurité, et qu'elle était bien, avec lui, précisemment. Elle avait toujours cherché à lui cacher les mauvais côté de sa vie, mais cette fois ci, elle voulait le voir. Quand il avait ouvert, elle avait vu qu'il était très surpris : Clover se disait alors qu'elle devait être dans un sale état, elle venait d'en prendre concience. Elle devait avoir l'air totalement paniquée, sans compter qu'il pleuvait, qu'elle était mouillée de la tête au pied comme un chaton perdue qui était tombée dans un seau remplie d'eau. Et je ne parle même pas du sang. Mais elle restait là. Parce que seul le regard de Shaolan l'aidait à rester. D'ailleurs, à peine rentrée chez lui, Clover ne mit pas beaucoup de temps pour s'évanouir, et perdre connaissance. A ce moment là, seul Shaolan comptait. Elle vivait chez lui, ce qui pouvait paraître étrange, mais pour elle, c'était naturel. Elle se sentait bien, vraiment chez elle. Elle avait apprit à cacher les bleus avec de la poudre, le temps que ces derniers disparaissent. Après la pluie, le beau temps. Après son père, Shaolan. Mais non, les contes de fées n'existent pas. Elle s'en remettait, mais ses problèmes la rattrapaient : son père l'avait trouvé, alors qu'elle n'allait plus au lycée et qu'elle avait prit soin de rester secrète, restant chez Shaolan le temps qu'il fallait pour regler le problème. Ce soir là, c'était la pire soirée de sa vie. Clover avait assisté à la chose la plus dure à laquelle elle avait pu assister dans toute sa vie : se faire battre par son père, ce n'était pas le pire, courir dans la rue en sang sous la pluie, ce n'était pas le pire. Non, le pire, c'était de voir son père faire du mal à Shaolan. Le voir s'attaquer à lui ça lui déchirait le coeur. Lorsqu'il s'était jetté sur lui pour le tapper, lorsqu'ils s'étaient bagarré, elle avait prit son courage à deux mains, elle n'avait même pas réfléchit, elle s'était jetté sur lui et lui avait taillé le bras profondément avec un couteau. Il l'avait jetté contre la porte, et elle s'était retrouvé sur le sol, à deux doigts de s'évanouir. Lorsqu'elle s'est réveillée, Shaolan lui avait expliqué qu'il était partit et qu'elle n'avait plus rien à craindre. Clover l'avait observait : il avait les traits fatigués, et une blessure au dessus de l'oeil gauche. Elle l'avait à peine effleurer qu'elle avait comprit que sa présence mettait en danger la vie de celui qui était important pour elle. L'idée de mêler Shaolan à ses problèmes lui suffisaient : elle devait fuir, de suite, et sans rien dire. Elle avait mal de faire ça. Mais c'était décidée. Elle avait fait croire à Shaolan qu'elle était épuisée et qu'elle allait dormir. Elle était montait dans sa chambre, mit toutes ses affaires dans son grand sac, et avait finit par emjamber la fenêtre pour ensuite courir sur la route et prendre le premier avion avec l'argent qui lui restait. Clover avait faillit pleurer durant tout le trajet, mais à présent, elle était décidée à s'endurcir : elle n'avait pas le choix. Et elle avait raison. Les dix mois qui avaient suivis étaient bien pire que ce qu'elle pensait. Elle était tombée dans un résaut, un mac avait mit la main sur elle, et depuis, elle n'arrivait pas à s'en sortir. Il la tenait par un prétexte : l'argent. Elle avait besoin d'argent pour vivre, elle vivait totalement indépendante, elle detestait ce métier, elle se répugnait de faire ça, mais ne pouvait pas se permettre de laisser tomber ce boulot, au risque d'être à la rue. Comme chaque soir, elle arrivait dans la boite de strip-tease. Une fois dans les loges, elle s'habilla rapidemment de ses « vêtements de scènes » et se maquilla. Une fois prête, elle vit son patron arrivait dans la loge. Comme d'habitude, il la sermona, lui disant qu'elle devait ramener « beaucoup d'argent » et que ce soir, elle avait un client privé qu'elle devait mettre en valeur. Je vous ai déjà dit qu'elle detestait ce boulot non ? Ha oui. Elle montait sur scène, parfaitement à l'aise malgré ses talons aiguilles argenté (elle avait apprit la comédie pour ce métier), et dansa avec sensualité comme son mac l'exigeait. Clover se haissait lorsqu'elle faisait ça, mais chaque seconde lui rapportait de l'argent. Elle attrapa la bar argenté, et tourna autour, habillée d'une nuisette noire et d'une légère et fine veste en satin de la même couleur par dessus, assez longues, mais qui laissait voir ses jambes fines, puisqu'elle était ouverte. Elle ne souriait pas forcément, mais elle devait faire croire qu'elle n'était pas là par obligation, mais par envie, ce qui était dure. Clover continua sa danse doucement, libérant à un moment ses longs cheveux bruns de la pince qui les retenaient prisonniers. Elle jouait, comme toujours, c'était ce qui recherchait les hommes qui venaient ici. C'était son boulot, et elle s'évertuait à le faire bien, quoi qu'il soit. Elle joua en dansant toujours sur la scène, tournant parfois autour de la barre. Le choc fut lorsqu'elle posa son regard sur un homme présent dans la salle. Elle croyait que c'était une halucination ... Shaolan. Ici même, ce n'était tout simplement pas possible. Pourtant, elle était à deux doigts de défaillir, c'était le mot. Ça se voyait sur son visage, c'était impossible de décrire le sentiment qu'elle était en train de ressentir. Au bout de deux secondes, elle reprit ses esprits, pourtant toujours sonné, et reprit sa danse. Clover avait été sonné, mais elle devait faire abstraction, elle devait pas haluciner, pas maintenant. Pourtant, ça semblait tellement tellement réelle ... et plaisant. Voir son visage, c'était un bonheur indéfinissable. Mais ici ... Si c'était vraiment la réalité, elle aurait voulu se suicider. Rien n'était plus dégradant, surtout devant une personne aussi importante pour elle. Continuant de danser, elle ne savait plus si c'était une halucination, ou la réalité ... Elle avait encore du travail à faire, elle ne devait pas se laisser sumerger par ses sentiments, en tout cas, elle devait laisser paraître que ce n'était pas le cas, parce qu'intérieurement, c'était dur. Parfois, elle regardait Shaolan dans les yeux, mais le quittait, sans savoir pourquoi. Elle avait encore du travail à faire sur scène, ce n'était que le début.