Comme tout les matins, je me lève de bonne heure pour ne pas rater une miette de ma journée car j'ai comme toujours, beaucoup de travail. Depuis vendredi soir, Nolan est venu chercher notre fille Emma qu'il garde quelques jours. Il m'a demandé si c'était possible étant donné qu'il l'avait vu peu de temps au mois de juillet à cause d'un petit voyage pour ses problèmes cardiaques. Bien évidemment, je n'allais pas lui refuser cela. Cependant, Emma me manque terriblement et je lui téléphone tout les matin pour lui dire bonjour et tout les soirs pour lui dire bonne nuit. C'est peut être bête mais c'est notre petit truc à nous. Me levant aux aurores comme à mon habitude, je fais couler une cafetière avant de m'installer dans la pièce qui me sert de bureau pour continuer à écrire mon livre. C'est une histoire tragique et ça change surement de mon répertoire car le premier livre que j'ai publié parle de ma vie à moi. C'est une sorte de biographie qui s'est très bien vendu et dont j'ai fais la promotion. Là, c'est différent. C'est une intrigue policière en fin de compte. Ma tasse de café à mes côtés et froide, ça doit faire un petit moment que je tapotte sur les touches de mon clavier. Ne prenant pas la peine de le faire réchauffer, je le bois froid et file me doucher et me préparer avant de me remettre au travail. J'avance bien et je suis contente. Bien sur, j'ai toujours des petites choses à corriger par ci par là et ça prend du temps mais j'aime ça donc ça ne me dérange pas. Alors que des idées débordent de ma tête, mon téléphone vibre. C'est mon ami Loukas qui m'invite à la rejoindre à la patinoire dans l'après midi. Je lui répond positivement en me rendant compte qu'on est l'après midi et que le message datent du matin. Me changeant pour l'occasion, je me rend à la patinoire.

En effet, Loukas et moi pouvons passer autant de temps que nous le souhaitons ensemble sans que ça risque de tourner à la tricherie si je puis dire. Beaucoup de personnes disent que l'amitié entres écrivains est impossible puisqu'ils se racontent pas mal de choses qui peuvent atterrir dans le bouquin de l'autre. C'est faux et ça ne nous ai jamais arrivé dans la mesure ou nous avons une grande confiance l'un en l'autre. Pour une fois, c'est notre amitié qui passent avant le boulot. Quand j'arrive à la patinoire et que j'aperçois Loukas, je souris amusée. Il a l'air d'avoir un peu de mal à tenir debout avec ses patins. Quand il arrive à ma hauteur, je le prend dans mes bras pour le saluer avant de me décaler un peu pour plonger mon regard dans le sien. Salut. Contente également. Comme je lis en toi comme dans un livre ouvert, je te propose de me prendre la main et qu'on y aillent tout les deux. De cette façon, ça évitera que tu te brise quelque chose. Je souris et je lui tend la main. Comment tu vas sinon ?

Comme c'est si bien dit, je lis en Loukas comme dans un livre ouvert. En même temps, c'est plutôt logique dans la mesure ou nous avons passé un certain temps ensemble. On a apprit à se connaître et aujourd'hui, nous n'avons plus de secret l'un pour l'autre, ce qui est plutôt bien. J'adore la relation actuelle que j'ai avec lui. Nous avons beaucoup de points en communs, nous entendons plutôt bien, nous sommes très complices et on se parle assez facilement, que demander de mieux. Je souris amusée quand il me fait remarquer que si il tombe, je tombe avec. C'est vrai que ce point là, je ne l'ai pas vraiment étudié. Je hausse doucement les épaules. Et bien écoute, on dira que c'est les risques du métier. Si tu tombes et que je tombe avec toi, on se ridiculisera tout les deux donc c'est tout à ton avantage. Quand il pose sa main dans la mienne, j'entrelace mes doigts aux siens pour un meilleur appui et doucement, nous descendons les marches qui mènent à la glace. Une fois dessus, je patine doucement pour que Loukas puissent suivre mon rythme et éviter de se retrouver les quatre fers à l'air. La même chose que toi, j'ai pas à me plaindre. J'ai la vie tranquille et facile même si en ce moment, je bosse beaucoup. Heureusement que j'aime ça sinon ça pourrait devenir un vrai supplice pour moi. Je ne dors quasiment plus tellement les idées se bousculent dans ma tête. Et avec Beth, ça va aussi ?

J'appréhende un peu le fait que je risquerais de me trouver les fesses sur la glace mais bon, je ne vais tout de même pas laisser Loukas s'étaler alors que je peux faire en sorte que ça n'arrive pas. Ou pas ... Il n'est pas du genre corpulent mais étant un homme et moi, une crevette de course qui pèse à peine une cinquantaine de kilos, je ferais surement pas le poids face à une éventuelle chute. Après tout, je m'en moque, tant que c'est pour aider et que ce n'est pas fait exprès. J'irais même jusqu'à dire que les risques du métier. Il est hors de question que tu restes au bord alors que je peux t'apprendre. On va se mettre bien au milieu et comme des pros, on va patiner. Tu verras, une fois que t'auras pris le rythme, tu te prendras pour un grand patineur. Je souris doucement puis quand il serre un peu ma main entre la sienne, je me rend compte qu'il a pas l'air d'avoir confiance, chose plus ou moins logique en fin de compte. Descendant les marches, nous atterrissons sur la glace ou il fait aller une jambe après l'autre, ce qui est plutôt une bonne idée pour débuter. Je vais tout doucement et comme promis, je l'entraîne avec moi, au centre de la patinoire. Si on reste au bord, il aura tendance à s'y accrocher à la moindre peur et ça ne nous mènera à rien du tout. C'est pas pour maintenant mais ça avance bien. Tu seras même le premier à le lire si tu veux ? Autant avoir un avis professionnel. Toi qui est écrivain également, tu sais de quoi je parle. Ah bon ? C'est dommage ça mais bon, c'est les risques quand on a un métier comme le notre. J'espère que ça s'arrangera en tout cas.