Comme chaque samedi soir, j'étais en avance à mon travail. En même temps, en tant que gérante j'avais plutôt intérêt à arriver avant mes employés et surtout avant mes clients. Bref, une fois arrivée sur les lieux de mon travail, je me rendis dans mon bureau afin de vérifier quelques trucs, avant de me rendre vers le bar et l'estrade réservé aux groupes musicaux pour savoir si tout serait prêt à temps pour l'ouverture. Pourtant étrangement, à contrario de d'habitude, j'avais comme un pressentiment depuis ce matin là. Je m'étais réveillée avec la sensation que quelque chose ne serait plus comme avant dans ma vie aujourd'hui et du coup j'étais restée sur mes gardes toute la journée. Dès que j'eus constaté que tout étais prêt pour accueillir les clients, mais pas mon personnel, qui lui devait arriver quelques heures plus tard, je me rendis de nouveau dans mon bureau et allumai la télé. Puis alors même que j'étais entrain de griffonner quelques trucs sur une feuille, la météo attira mon attention. Une tempête se dirigeai tout sur nous et on nous conseillait de rester à l'abri. Super ! Ce n'est pas ce soir que j'aurai des clients malheureusement. Me résignant alors, je téléphonais à mes employés pour leur dire de ne pas venir et de rester en sécurité chez eux, tandis que moi j'attendrais ici calmement que la tempête passe son chemin. Ce à quoi je ne m'attendais pas par contre c'est à ce quelqu'un vienne frapper à la porte de mon bar, plusieurs minutes plus tard. Méfiante, je pris mes clés et mon téléphone et une fois devant la porte, je pris la parole « Je suis désolée, mais le bar est fermé ce soir. » Pensant ensuite que cette personne partirait, je m'apprêtais à faire demi-tour, quand soudain on frappa de nouveau à la porte. Soupirant alors doucement, j'ouvris celle-ci et qu'elle ne fut pas ma surprise de me retrouver nez à nez avec Tyler. Qu'est-ce qu'il venait faire ici un soir de tempête ? Ne pouvait-il pas rester comme tout le monde, chez lui, bien au chaud ? Le regardant, toujours surprise de me retrouver face à cet homme, qui sans même le savoir, faisait battre mon cœur depuis déjà un long moment, je repris ensuite, après lui avoir fait signe d'entrée dans le bar « Entre, je vais pas te laisser dehors alors qu'il fait un temps pourri. » Fermant ensuite de nouveau la porte à clé, je me tournai face à Tyler et lui dit « Comment ça se fait que tu n'es pas resté à l'abri chez toi ? Tu es au courant qu'une tempête se dirige droit sur L.A ? »

Debout face à Tyler, je ne savais pas trop comment me comporter avec lui. Il m'attirait ça c'était certain, dès le premier regard que j'avais posé sur lui, j'en étais tombée amoureuse. Oui amoureuse, même si je ne le connaissais pas tant que ça finalement. C'est sans doute cela qu'on appelle le coup de foudre. Je l'avais rencontré quelques jours auparavant, lors d'un match de basket, ou les joueurs jouaient bénévolement pour des associations. Non pas que j'étais fan de basket, mais j'avais été convié à m'y rendre par l'une de mes meilleures amies qui elle adorait ça, le basket. L'amour, je ne l'avais rencontré qu'une fois avant Tyler, mais après quatre ans de relation tumultueuse avec mon ex, j'étais revenue dans ma ville natale, sans même regretter mon départ de New York. Bref, regardant alors Tyler, complètement trempé des pieds à la tête, je lui répondis « Oui maintenant c'est fermé, mais normalement j'aurai dû ouvrir ce soir. J'ai annulé un concert à la dernière minute. » L'invitant ensuite à aller au comptoir, je repris « Tu veux peut-être boire quelque chose pour te réchauffer ? Et... Et je dois avoir des serviettes dans le studio qui se trouve là-haut, au cas où tu veuilles te sécher ou te changer pour te mettre au sec. » Ce studio, j'aurai très bien pu y habiter, ça m'éviterai de nombreux allers-retours entre le travail et la maison, mais j'avais besoin par moment de me détacher de mon travail, alors je n'allais que très rarement dans celui-ci, seulement dans les cas de coup de dur, comme ce soir-là par exemple.

M'exécutant alors, une fois Tyler m'ayant répondu, je pris une tasse et la rempli de cacao avant de prendre une soucoupe et poser la tasse dessus. Lui donnant ensuite le tout, j'acquiesçai d'un signe de tête avant de reprendre la parole « C'est comme tu veux. Je peux te prêter mon bureau si tu veux te changer, à moins que tu ne préfères le faire dans mon studio qui se trouve au dessus. » Répondant ensuite au sourire du jeune homme, je me servis une tasse de cappuccino et m'accoudai au bar, sans pour autant lâcher du Tyler du regard « Je vais bien merci. Et toi alors ? Le basket ? Comment ça se passe ? » Nous ne nous connaissions pas depuis longtemps, mais pourtant nous parlions tout les deux comme si cela faisait des années que nous nous étions rencontrés. En sa présence, mon cœur s'emballait rapidement et tout le temps. Quand il était près de moi, je me sentais plus sereine et plus forte aussi, mais quand il n'était pas là, c'était tout autre chose. Passant ensuite une main dans mes cheveux, restant silencieuse, ce n'est que lorsque la lumière commençait à clignoter, que je rompis le silence qui pesait autour de nous « Han non ce n'est pas vrai... Pas ça... »

Voyant que Tyler était trempé c'était tout naturellement que je proposai à ce dernier d'aller dans mon bureau pour se changer. Acceptant ma proposition, il alla ensuite se changer, alors que pendant ce temps là, mon regard se perdit sur ma tasse de cappuccino. Et dire qu'à l'entente de la météo je m'étais attendu à passer une soirée de m*rde, toute seule dans mon bar, au lieu de ça je me trouvais ici, avec l'homme qui avait chamboulé ma vie dès le premier regard que j'eus posé sur lui. Revenant ensuite sur terre, en entendant Tyler revenir et me parler, je lui dis alors « Ah oui ? Tu me pourras me dire quand c'est ? Je pourrai peut-être venir te voir comme ça. Enfin si ça ne te dérange pas. » La lumière montrant ensuite des signes de faiblesses, un coup de tonnerre retentissant, je ne pu m'empêcher de sursauter et pousser un petit cri sans le faire exprès « Pardon... Tu vas sûrement trouver cela ridicule, mais depuis que je suis petite j'ai peur des gros orages et du noir... »