Je sais pas l’heure qu’il est, je sais encore moins si c’est la nuit ou même si j’ai le droit de me lever, mais tout ce que je sais, c’est que je n’ai plus sommeil, et rester dans le noir me fait peur. Il y a bien ma veilleuse, mais elle est à l’autre bout de la chambre et j’ai peur de tout traverser toute seule, à cause des monstres. Papa a du l’éteindre quand il est allé se coucher, je dormais déjà à ce moment-là ; je pense, je l’ai pas entendu y aller. Je fais une petite moue et serre Cookie, mon doudou contre moi avant de me mettre assise sur le lit. Peut-être qu’avec Cookie, je risque rien après tout…Le serrant de toutes mes forces, je retire prudemment la couette de mon autre main et passe une jambe, puis une autre en dehors de mon petit lit. Mes chaussons plus ou moins bien enfilés, je me dépêche par petits pas feutrés de quitter ce qui la nuit, ne ressemblait plus vraiment à ma chambre pour moi. Mais une fois dans le couloir, c’est pire, du noir partout ! Je pousse un petit gémissement avant de tourner à gauche pour me rendre dans l’autre chambre. Prenant garde de ne pas me faire mal ou me cogner où que ce soit, je m’arrête lorsque je vois que je suis devant le lit et m’aide du drap pour grimper dessus. J’espère juste que je me suis pas trompé de côté…Je m’avance un peu plus, à quatre pattes avant de heurter quelque chose, ou plutôt quelqu’un ; je me rassure bien vite en reconnaissant l’odeur rassurante de mon papa. Alors, je fais un petit sourire et, gardant Cookie contre moi, je me blottis aussi dans les bras de mon père et ferme lentement mes yeux.

J'ai veillé tard il faut dire, que depuis que Franziska est là, je ne fais que de chercher du boulot, même si j'en ai à durée indéterminée, je ne suis pas embauché, et je n'ai pas de boulot stable, ce qui est très gênant surtout que les diplômes que j'ai eue ne valent rien ici de plus, avoir été en prison ça vous coûte cher, pas beaucoup veulent de vous même si je ne le mets pas dans le CV, sans trop savoir le pourquoi du comment, ils savent bien vite qui je suis. Je vais enfin me coucher après avoir vérifier si la petite dormait, et il faut dire que oui, profondément même. J'ai retiré sa veilleuse, en général elle ne se lève pas la nuit et puis même si sa coûte pas grand chose, sa bouffe de l'électricité, autant être économe non ? Je me glisse sous mes draps, éteint la lampe de chevet et je m'endors profondément, d'un seul coup, étant trop fatigué pour réfléchir ou veiller encore un peu. J'ignore quelle heure il est, mais quelque chose vient perturber mon sommeil, ou je dirais même quelqu'un. Je me réveille, me sentant légèrement un peu secoué et ayant un peu plus chaud d'un coup alors qu'une personne de petite taille vient se coller contre moi. J'ouvre mes yeux, entourant mes bras autour de ma fille et je dépose ma tête contre la sienne, avant de lui demander, en russe, encore endormi Qu'est-ce qu'il y a ? Dis-je dans un chuchotement, lui caressant tendrement l'un de ses bras de mon pouce, refermant mes yeux prêt à me rendormir. Je ne me plains pas, de dormir avec elle au contraire, jamais je n'aurais pensé que sa présence m'apaiserait, d'ailleurs en ce moment, tout va pour le mieux, je croyais que ça allait être dur, finalement non.

A peine un pas dans la chambre que je me sens déjà en sécurité, pourtant le noir est toujours là, tout autour de moi, mais savoir que mon papa est tout aussi près me rassure, comme si sa seule présence suffisait à faire disparaître tous les démons que je m'étais imaginée cachés, alors que ce n'était en fait que les bruits de l'appartement. Une fois calée dans ses bras, je respire son odeur et je lâche un petit soupir de bien-être avant de faire un bisou à Cookie et de refermer les yeux. Mais le sentant bouger, je les réouvre bien vite. J’ai pas peur qu’il me gronde non, je sais que mon papa n’est pas comme ça, puis après tout c’est pas comme si je venais de faire une bêtise ou quelque chose de grave. – J’aime pas être toute seule…Lui murmurais-je à mon tour lorsqu’il me demande ce qu’il y a. Je n’ai pas fait de cauchemar non et heureusement d’ailleurs, mais si ça avait été le cas papa n’aurait pas été réveillé de cette façon, mais plutôt par un long cri strident qui aurait résonné dans tout l’appartement. Je souris en sentant une de ses mains dans mes cheveux et je me colle un peu plus à lui avant de porter une oreille de mon doudou à ma bouche, sentant que le marchand de sables ne devrait pas tarder à revenir pour moi maintenant.

Franz a changé toute ma vie, toute mon organisation et franchement, je ne m'en plains pas, au contraire ça a beaucoup d'avantage, et je suis quand même fier d'elle, je l'aime ..même si je ne l'ai pas vu grandir, même si avant la mort d'Aleksandra, j'ignorais que j'avais une fille. Plus les jours passent, plus je me dis que finalement j'ai de la chance de l'avoir, cette petite. Je la sens venir contre moi, et comme je ne sais pas ce qui se passe, je lui demande qu'est-ce qu'il y a, quelque peu endormi, c'est vrai. Je la serre alors contre moi, la couvrant bien et je niche ensuite mon visage dans ses cheveux qui sentent la pomme. Reste là alors .. Certes, c'est assez débile comme réponse, mais il faut m'excuser, je suis encore entrain de dormir. Je me rendors profondément la gardant contre moi, ayant besoin de sommeil sinon demain je ne vais pas tenir et Dieu seul sait combien cette journée sera encore chargée.Je me réveille le lendemain en la sentant un peu bouger puis je fais une petite moue et je me mets sur le ventre glissant un bras sous le coussin, mon visage dans ce dernier complètement crever, n'ayant même pas la force d'ouvrir mes yeux, pour une fois, je sais ce que veux dire avoir des paupières lourdes.

Je souris lorsqu'il joue un peu avec mes cheveux, j'aime bien quand il fait ça. Je me colle alors à lui, ayant tout de suite bien plus chaud. – Oui...Bonne nuit papa...Je pose l'une de mes petites mains contre lui pour me rassurer aussi et ferme les yeux à mon tour, ne tardant pas à plonger dans un sommeil réparateur. Mais le lendemain matin, je me réveille faisant une petite moue; papa ronfle. Pas vraiment fort et presque pas non, mais puisque je suis tout prêt de lui, moi je peux bien l'entendre. Bon...Si je veux me tourner de l'autre côté il ne faut pas que je le réveille, je l'ai déjà fait hier soir, et je sais bien qu'une fois ça suffit. Mais alors qu'une fois tournée, et toute contente, je grimace en sentant le matelas s'affaisser encore. Je le sens bouger, puis, plus rien, sa voix ne s'élève pas dans les airs. Peut être pas réveillé finalement, tant mieux. Je frotte mes yeux et baillant un peu, je pousse un soupir avant de coller Cookie à moi essayant de me rendormir à mon tour.

Je fais une petite moue en sentant que je n'ai vraiment plus sommeil, maintenant je n'ai plus qu'à espérer que mon papa ne se réveillera pas trop tard, je m'ennuie déjà pour tout dire et pour quelqu'un d'aussi dynamique et hyperactif que moi, on fait mieux. Je sursaute légèrement en sentant le matelas s'affaisser près de moi, mais je me rassure bien vite en sachant que c'est lui. Je tourne ma tête vers lui et lui souris. – Non...Je frotte doucement mes yeux avant de bailler un peu puis je reviens contre lui et dépose mes petites mains contre son torse. J'aime les câlins, et encore plus ceux de mon papa. Je pose ma petite main sur son épaule avant de relever la tête pour lui faire un bisou.