Bonjour, je m'appelle Siobhan Jennie Blue-Adams et si je vous parle, c'est pour vous raconter mon histoire. Bonjour Siobhan, s'écrièrent-ils tous en même temps. Donc, je m'appelle Siobhan et je suis alcoolique. Je suis née le 8 septembre 1989 et aujourd'hui, c'est mon anniversaire. Joyeux anniversaire Siobhan, s'écrièrent-ils tous en même temps. Merci ... Si je le précise, c'est tout bonnement car je souhaite m'offrir un merveilleux cadeau pour mes vingt-trois ans d'existence sur cette terre misérable. Je souhaite me reprendre en main et arrêter de me gâcher la vie avec l'alcool. Je suis arrivé à un stade de ma vie ou je suis en train de tout perdre à cause de cela. Je suis infirmière et arriver au travail avec un verre dans le nez, c'est mal vu bien que je fais de mon mieux pour me rattraper en avalant une cafetière complète de café. Je fais bonne figure mais qu'est-ce que je peux avoir honte au fond de moi. Je ne suis plus une enfant et il faut que je me responsabilise une bonne fois pour tout et pour ça, rien de tel qu'une évolution dans ma vie. Excellent choix Siobhan. Nous serons là pour t'écouter et t'aider dans ta quête. Raconte-nous un peu ton enfance, ton adolescence, tes premiers pas dans la vie d'adulte pour qu'on essaie de savoir d'où viens ton problème car souvent, ça provient d'une de ces périodes, me dit la femme d'âge mûr qui dirige la réunion. Je suis issue d'une famille aux revenus moyens. Je n'ai manqué de rien peut-être à part d'amour et de présence. Mes parents étaient en permanence en train de se crever le cul au boulot et je n'avais ni soeur, ni frère pour alimenter mes journées bercées par l'ennui. J'ai été une bonne élève à l'école. Je n'ai jamais manqué un cours, jamais redoublé, jamais eu une note sous la moyenne. Me cultiver, ça a toujours été un vrai délice pour moi. Pendant que d'autres s'amusaient, moi, j'étais à la bibliothèque en train d'étudier ou chez moi, le nez plongé dans les bouquins. Ça m'a valu la réputation de tête d'ampoule dès les bancs de l'école primaire mais je m'en fichais car tant que j'apprenais, je me sentais bien, moins bête, moins stupide ... Adolescente, j'ai relâché un peu la pression que je m'étais fixée. Étant relativement jolie, je commençais à avoir petit à petit du succès. Je me suis inscrite chez les pom-pom girls ou j'ai été admise. La première année, j'étais qu'une simple pom-pom girl parmi tant d'autre alors qu'en deuxième année, j'étais capitaine. En un an de temps, je suis passé de la fille cultivée et canon à la fille populaire. J'avais une côte d'enfer auprès des sportifs. J'ai eu ma première expérience sexuelle avec l'un d'entre eux et plus précisément le capitaine. J'ai côtoyé les adolescents les plus populaire, participé aux plus grandes fêtes et de là, j'ai commencé à goûter à certains plaisirs comme le sexe, la drogue et l'alcool dont j'ai fortement abusé. Le problème vient de là Siobhan. Vous avez commencé à boire quand vous étiez adolescente mais pourquoi au juste ? me demanda la chef de groupe. Pour faire comme les autres, certainement, sauf que j'y ai pris goût. À New-York, pour garder ta réputation intact, faut faire des sacrifices et j'en ai beaucoup, l'alcool en faisant surement partie car boire du jus d'orange dans une soirée, c'est mal vue. Quand on est adolescent, on est bête ... On veut toujours faire ce qui est interdit. Je me suis fait prendre la main dans le sac au volant de ma voiture, ivre et heureusement, dans mon malheur, j'ai eu de la chance car celui qui m'a prise la main dans le sac, sans vouloir me répéter, c'était mon père. Il m'a laissé filer mais m'a passer un savon royal quand je suis rentrée. Lui-même a été inconscient car il m'a laissé repartir au volant de ma voiture alors que j'aurais pu me tuer. Bref, au fil du temps, j'ai continué à boire jusqu'à aujourd'hui car c'est de pire en pire. Avant, c'était qu'en soirée. Or, des soirées, j'en ai tout le temps, quasiment tout les jours sauf quand je travaille de nuit. Maintenant, c'est en soirée et chez moi ou je vide des bouteilles à vue de nez. Je suis devenue une moins que rien, il faut m'aider car toute seule, je n'y arriverais pas. On va t'aider Siobhan, s'écrièrent-ils tous ensemble.