Quel honneur pour moi de sortir de mon trou perdu. J'adore voyager mais je n'en ai pas l'occasion car j'ai surtout pas l'argent qui suit pour pouvoir le faire, or, là, je peux. J'en ai enfin l'occasion. Cette occasion m'est offerte par mon patron qui me demande de faire le pied de grue pendant une bonne semaine pour être en première loge pour le procès d'un célèbre serial-killer qui a enfin été arrêté. Je dois pouvoir lui faire un compte rendu complet mais surtout, pouvoir lui pondre l'article du siècle. Nous ne sommes pas le seul journal sur l'affaire et la concurrence sera rude. Je suis une battante, ça ne devrait pas être compliqué pour moi. En tant que journaliste spécialisée dans les faits divers, cette occasion est unique. Cela dit, être seule sans mon Freddy ou encore sans Stefan avec qui je pourrais m'amuser un peu, ça sera terriblement long. La seule solution c'est Matthew, mon objet sexuel qui se trouve lui aussi à New-York. De ma chambre d'hôtel, je lui adresse un message lui précisant que je suis à New-York, dans tel hôtel, dans telle chambr et que je l'invite à me rejoindre.

Si j'ai invité Matthew à me rejoindre dans ma chambre d'hôtel, c'est en tout bien tout honneur pour une fois. C'est peut-être mon objet sexuel mais je suis le point d'avoir quelqu'un dans ma vie et ce quelqu'un, faut dire qu'il m'intéresse plus que je n'ose l'admettre. Stefan ... Il hante mes nuits, mes pensées et beaucoup d'autres choses depuis un certain temps et je sais qu'entre nous le courant passe plutôt bien et qu'il se pourrait qu'on démarre quelque chose ensemble car on a eu l'occasion d'en discuter vaguement sans pour autant s'élargir sur le sujet, comme si nous avions peur de nous l'avouer mutuellement, de manière clair. Quand on toque à ma porte, je vais ouvrir et me retrouve face à Matthew à qui je tend les bras. Matthew !

Les bras tendus, j'attends que Matthew s'avance pour le serrer contre moi. Je n'agis pas que de manière sexuelle, la preuve puis en plus d'être mon objet, ou de l'avoir été, j'estime que nous sommes amis depuis le temps, non ? Quand il est assez prêt de moi, je le serre doucement contre moi pour le saluer et souris lorsqu'il m'embrasse sur le front et me tend une boîte de chocolat. Matthew ... Dix secondes dans la bouche et dix ans sur les hanches ... Tant pis, merci mon chou ! Je m'efface pour le laisser entrer et referme la porte derrière nous en riant à ce qu'il dit. Comment vous dites ? Pas du tout ... Ok, un peu. Ok, beaucoup. Je m'avance dans la pièce pour déposer la boîte de chocolat sur la petite table qui orne la pièce avant d'aller m'installer sur le lit, lui faisant signe d'approcher. Et moi, j'espère que je t'ai manqué aussi mon ami ? En espérant qu'il ne prenne pas mes propos mal sachant que pour une fois, je n'ai rien derrière la tête. Mon esprit est hanté par Stefan ...

Il est vrai avant d'être des amis, nous étions et nous sommes encore d'ailleurs, des collègues de travail. Heureusement pour nous, il n'y a aucune concurrence car nous ne travaillons tout bonnement pas dans la même branche. Tant mieux si je puis dire. Ça m'aurait vraiment embêtée de devoir écrasée Matt sur mon chemin. Son "Arrêtes même avec 10 kilos en plus, tu restes superbe" m'a cloué le bec l'instant de quelques secondes. Je ne suis pas habituée à recevoir des compliments et encore moins de cette sorte. Je sais pas pourquoi mais j'ai l'impression que mes joues se mettent à prendre une teinte légèrement rosée. C'est pas drôle, j'ai pas l'habitude qu'on me fasse ce genre de coup. Tu devrais avoir honte Barhloew ! Comme si complimenter quelqu'un était une honte ... Après m'être installée sur le lit, je lui retourne la question en l'invitant à me rejoindre. Pour une fois, depuis que moi-même je vis le bonheur de commencer à connaître la signification du mot amour, je n'ai plus l'esprit aussi dérangé qu'avant. En revanche, lui, il hésite à venir me rejoindre et c'est assez comique au fond. Mais si je t'ai manqué, ça se voit. Bizarrement, j'ai envie de m'éclater cinq minutes. C'est en quelque sorte ma vengeance personnelle au fait qu'il m'ait littéralement fait rougir. Je m'approche un peu plus de lui et fais doucement glisser mon index sur son torse. Les mots qu'ils prononcent ensuite et m'ont reculer, comme blessée alors qu'en fait, je l'ai compris depuis le départ et que je m'amuse uniquement à lui foutre les jetons. Tu ne veux plus de moi ? Tu veux rompre, c'est ça ? Qu'est-ce qui va pas chez moi ? J'ai grossi ? Ta trouvé mieux ? Mon Dieu ... Étant assez bonne comédienne, je tiens bien mon rôle je dois dire. Enfouissant mon visage dans mes mains, je mime à présent des pleurs en essayant de ne pas éclater de rire.