Noah était de mauvaise humeur ce soir. Son patron venait de lui annoncer que premièrement il allait devoir servir en salle parce qu’une des serveuses était malade et que deuxièmement il allait devoir finir plus tard et faire la fermeture. Cela ne l’arrangeait pas du tout, car même si il allait être payé plus, il allait devoir donner l’argent à la gardienne qui doublait ses tarifs passé 21 heures. A ce demander pourquoi parce que c’était les heures où elle avait le moins à faire puisque le petit dormait. Bref, tout allait de travers dans ce monde alors pourquoi est-ce que ça changerait ? Les pieds complètement meurtri et le dos en compote, le jeune homme courait entre l’arrière cuisine et la salle pour servir les plats aux derniers clients. Après quoi, il repartait faire la plonge en râlant il fallait l’avouer. Noah entendit la porte s’ouvrir une nouvelle fois et la sonnette d’entrée retentirent signe que des clients partaient, il soupira de soulagement, elle était presque faite, enfin.

Après quelques minutes, le patron, un homme âgé et peu agréable le foudroya du regard en annonçant qu’un nouveau client attendait qu’on prenne sa commande. Il croyait vraiment qu’il n’avait que ça à faire ? Ça n’allait quand même pas le tuer de prendre une commande pour une fois, si ? Bref, Noah se dépêcha à se rendre en salle, il aperçut une jeune femme. Le genre de client que l’on voyait rarement ici d’ailleurs. Elle avait l’air fatiguée, mais il fallait avouer qu’elle était superbe … Le jeune homme reprit ses esprit et s’avança vers elle alors qu’elle ramassait son sac et qu’elle s’apprêtait à partir.

Euh … Attendez ! Je vais prendre votre commande et je vous assure que d’ici cinq minutes vous serez servie. Je suis encore désolé pour le retard.

Noah n’avait pas d’autre choix que de travailler dans ce bar-restaurant parfois mal fréquenté. Il y était mal payé et faisait un boulot horrible mais il avait besoin de ce peu d’argent pour son fils, pour pouvoir l’élever correctement. Il arrivait souvent pourtant que les fin de mois soient difficiles malgré tout, mais Maël passait toujours en premier, son papa faisait tout pour qu’il soit heureux, quitte à se priver. Même de manger correctement, cela arrivait rarement mais arrivait quand même. Comme par exemple ce mois où Noah avait dû se rendre plusieurs fois chez le pédiatre parce que le petit était malade. Même si c’est en partie remboursé, le médecin et les médicaments ca coute cher ! Bref, pas d’autres choix, du moins le temps que le jeune homme termine ses études qu’il suit en cours du soir, obtienne son diplôme et se trouve un travail décent et correctement rémunéré.

La demoiselle qui était prête à fuir par perte de patience se réinstalla sur sa chaise tout en replaçant une mèche rebelle derrière son oreille. Noah lui sourit, il était soulagé qu’elle ne soit pas partie parce que si ça avait été le cas, il aurait dû subir un fameux sermon de son patron qu’il détestait tant. Elle ne commanda qu’un chocolat chaud mais ce fût une victoire pour le jeune homme d’être parvenu à la convaincre, et puis elle avait un certain charme et pouvoir l’admiré de loin en train de siroter son chocolat chaud n’était pas de refus. Il fallait avouer que Noah qui enchainait les conquêtes autrefois avait une vie amoureuse désastreuse depuis la naissance de Maël, c’était comme si il repoussait les filles.

Je vous apporte cela tout de suite.

Le jeune homme retourna derrière le comptoir afin de préparer le chocolat chaud de la dernière cliente. En effet, la salle se vidait petit à petit et très rapidement il n’y eu plus qu’elle. Quelques minutes après, il s’avança vers sa table et déposa la tasse sur cette dernière. Il rit un peu à la réplique qu’elle fît sur son patron. Elle avait bien raison, il était désagréable au plus haut point et travailler en sa compagnie devenait très vite un calvaire.

C’est pour la maison, pour excuser le retard …

Noah fît mine de partir et tourna les talons pour passer inaperçu, il n’avait pas vraiment le droit de discuter avec les clients, surtout à une heure pareille ou tout le monde avait envie de rentrer chez sois. Mais il se retourna juste un instant pour lui dire :

Vous avez raison, il a bien besoin de vacances et ça nous en ferait d’ailleurs.

Sur cette phrase, Noah ajouta un petit clin d’œil discret, mais qui ne manqua pas de le faire sourire.

Enfaite, si Noah avait décidé d’offrir ce chocolat chaud à la demoiselle dont il ne connaissait même pas le prénom c’était vraiment pour s’excuser du retard. Il n’avait aucune arrière-pensée dans son geste. Le pire c’est qu’il n’avait même pas le droit de faire cela sans en parlé au patron qui évidemment lui aurait refusé. C’est pour cette raison, qu’avant de partir il mettrait l’équivalent du prix du chocolat chaud dans la caisse, il trouverait bien ça dans sa poche grâce aux maigres pourboires qu’il avait obtenus dans la journée. La jeune femme lui sourit et il se sentit tellement banal face à elle qui était superbement habillée. Elle respirait l’argent, la beauté et pourtant au fond elle n’avait pas l’air de se croire mieux que les autres comme beaucoup de personne de sa catégorie. Parce qu’aujourd’hui, ont peu clairement parlé de catégorie malheureusement. Noah lui, vivait dans un appartement étroit et portait des vêtements simples. Souvent un jeans, un t-shirt ou une chemise à carreau et un sweat-shirt faisaient l’affaire. A vrai dire, Maël avait des vêtements bien plus beaux que les siens et bien plus nombreux également.

Elle répondit à la réplique de Noah et étrangement il appréciait cela. Enfin quelqu’un qui lui portait un tout petit peu d’attention. Ce n’était pas l’habitude des autres clients qui le considérait un peu comme un esclave présent uniquement pour les servir. Enfin, quelqu’un lui parlait, une personne qui avait très vite compris que le patron n’était pas une personne bien. Il y aurait bien eu à se plaindre pour la façon dont il traitait ses employés. Mais ils étaient tous là car ils en avaient vraiment besoin et aucun d’entre eux ne mettraient sa place en jeu, alors, il se croyait puissant et continuait.

C’est vrai, vous êtes très perspicace …

Le jeune homme retourna en cuisine où il rangea les dernières affaires, il passa par la caisse pour payer le chocolat chaud de la demoiselle et prépara déjà sa veste sur le comptoir. C’est à ce moment qu’une bande de jeunes entra. Trois minutes avant la fermeture, il ne fallait pas exagérer non plus. Il se rendit immédiatement près du patron et lui expliqua qu’il devait absolument partir. La vieille femme qui gardait Maël ne restait pas après minuit et il devait absolument rentrer. Le patron, lui, s’en foutait pas mal du petit garçon de Noah alors il lui permit de partir mais il ferait une retenue sur salaire pour le temps que les jeunes resteraient. Tant pis, il n’avait pas le choix. Il enfila rapidement sa veste et entreprit de sortir. Il s’arrêta un instant auprès de la table de la jeune femme.

Au revoir, j’ai été ravi de vous rencontrer.

Il prit la porte et quitta le bar-restaurant.

Noah sortit du bar à son tour, il venait de prendre le billet que la demoiselle avait déposé sur la table et l'avait précautionneusement placé dans la poche de sa veste. SI il l'avait laissé là, le patron ne se serait pas géné alors il vallait mieux qu'il se dépèche. Une fois dehors, il marcha un peu jusqu'à sa voiture. Enfin, si on pouvait appelé ca une voiture. Elle était tellement vieille que personne ne pouvait donner son âge et elle avait été de nombreuses fois accidentée, ca n'importe qui aurait pu le dire. Elle n'avançait plus trop correctement et faisait un bruit de sourd. Mais elle roulait et elle pouvait conduire Noah de son minuscule appartement à ce bar ou encore à l'école où il suivait ses cours certains jours de la semaine.

Le jeune homme pouvait distinguer une silhouette un peu plus loin et en regardant bien, il parvint à distinguer la jeune femm avaec laquelle il avait échangé quelques mots un peu plus tôt dans la journée. Cela l'étonna beaucoup de constater qu'elle rentrait à pied. Apparement elle n'avait pas de voiture, ou du moins pas aujourd'hui. Cela lui donna des frisson, c'était quand même assez dangeureux et inconscient de sa part de se promener seule à cette heure si tardive. Surtout dans ce quartier pas très bien fréquenté. Noah avanca plus rapidement et cria :

Attendez ! Je peux vous ramener si vous voulez ?

Il esperait tellement qu'elle dirait oui. Encore une fois, c'était sans aucune arrière pensée, mais plutôt pour qu'elle évite le froid et pour ne pas qu'il se sente coupable si elle faisait la une des journaux le lendemain matin. Bon d'accord, il se doutait bien qu'ils n'habitaient pas dans le même quartier et que sa poubelle ambulante ferait tâche sur les route mais il pouvait bien faire ca. De plus, parler encore un peu avec la jeune femme qui avait l'air de pas le juger ne lui déplaisait pas.

Noah fixait lui aussi la jeune femme qui s'était retournée vers lui. Mais elle ne bougeait pas pour autant. Elle avait l'air hésitante et on pouvait clairement voir qu'elle réflechissait. C'est vrai que l'idée qu'elle ne veuille pas monter avec lui car ils ne faisaient pas partie de la même classe sociale traversa l'esprit du jeune homme maintenant qu'il y pensait. Alors il se serait bien trompé sur la personne. Rien que le fait que la demoiselle ait pris un chocolat chaud dans un bar-restaurant aussi minable que celui dans lequel il travaillait prouvait bien qu'elle ne faisait pas de fixation sur la différence entre les riches et les pauvres et pourtant, il n'était plus sûr de rien dès à présent.

Noah hésita à faire demi tour, à monter dans sa voiture, à démarrer et à partir loin d'elle. Il ne comprenait pas ce comportement inacceptable. Il était une personne bien, il en était convaincu. Il se coupait en quatre pour le bien être de son enfant est-ce que ca faisait de lui un reclu de la société ? Mais probablement qu'elle était loin d'imaginer la vie qu'il menait. Il essayait de coordoner boulot, étude d'architecture en cours du soir et enfants. Rien de plus difficile surtout que ce choix d'étude lui demandait énormément de temps. Au moment où il allait tourner les talons, la jeune femme se mit à avancer vers lui, il la regard s'approcher en se demandant si elle avait changé d'avis. Dans tous les cas, elle avait interet à se dépécher car il ne ferait pas attendre Maël plus longtemps et par la mêm occasion il ne retarderait pas le moment ou il pourrait se pencher au dessus du lit de son petit bout pour lui faire un dernier bisous avant d'aller se coucher.

A la phrase de la demoiselle, il comprit mieux. Ce n'était pas qu'elle le jugeait mais plutôt qu'elle en savait pas si elle devait lui faire confiance et monter dans sa voiture, dans la voiture d'un inconnu. Le pire, c'est qu'il la comprenait parfaitement, il n'y avait juste pas penser parce que lui, il savait que ses intentions n'étaient pas mauvaises. D'un autre côté ce n'était pas plus prudent de rentrer à pied...

Pourtant vous avez l'air de faire confiance à tous les toxicos qui vous attendent au détour d'une ruelle.

Noah avait dit ca d'un ton froid et sec, pour bien faire comprendre à la jeune femme le danger qu'elle prenait en rentrant à pied. C'était vrai que les taxis se faisaient très rare dans cette rue simplement parce que jamais personne ne les empruntait. Elle recula d'un pas et Noah soupira, avait-il vraiment l'air menaçant ?

Rien ne vous dit que vous deviez me faire confiance, c'est à vous de voir ... C'est soit moi, soit des dizaines d'hommes que vous n'avez jamis vu auparevent et qui guètent votre passage pour vous volez tous ce que vous possédez et peut-être même tirez leur coup si ils en ont l'occasion. A vous de choisir ... Et aussi, ne trainez pas trop à vous décider parce que je n'ai pas que ca à faire moi.

Noah savait parfaitement qu'il avait été assez sec et dur dans ses paroles, mais il l'avait fait exprès pour faire comprendre à la jeune femme les conséquences de ses choix. Et apparement cela avait fonctionné puisqu'à sa grande surprise elle passa derrière lui, ouvrit la portière du côté passager et s'installa dans sa voiture. Le jeune homme fît le tour de son véhicule et s'asseya sur son siège, il boucla sa ceinture de sécurité et ne tarda pas à mettre le moteur en route pour s'intégrer dans la circulation plutôt calme de Los Angeles. La demoiselle lui indiqua le chemin, mais elle allait devoir lui répéter au fur et à mesure car il n'était pas difficile à comprendre qu'il ne possédait pas de GPS et qu'il ne connaissait absolument pas le quartier dans lequel vivait la demoiselle.

Quelques minutes passèrent et Noah tourna son regard sur la jeune femme qui regardait la photo de Maël suspendue au retroviseur central. Cette photo était assez récente, le jeune homme l'avait prise un jour où, en congé, il avait pu emmener son fils au parc. Assis dans un bac à sable, le petit garçon souriait fièrement à l'objectif. C'était vrai qu'il lui ressemblait très fort, personne n'aurait pu nier qu'un lien de parenté existait entre eux.

Jeune papa.

A ces mots un sourire échappa à Noah. Il ne pouvait s'empêcher de sourire et d'avoir des étoiles dans les yeux lorsqu'il parlait de Maël qui était tout pour lui à présent.

Enfaite, je m'appel Noah, Noah Mathesson.

Noah suivait les instructions de la jeune femme à la lettre, histoire de bien arrivé chez elle et aussi de ne pas la faire paniquer en prenant un autre chemin. A vrai dire, ses pensées divaguaient déja, il pensait à son petit garçons qu'il pourrait voir dans quelques minutes, il dormirait paisiblement dans son petit lit. Il pensait aussi à la journée de demain, il ne travaillait pas et devait juste se rendre à ses cours à partir de dix-huit heures. Il allait donc pouvoir en profiter. Enfin profiter de son fils parce que des grasses matinée il n'en n'avait plus connu depuis onze mois, l'âge de Maël. Le jeune homme sorti de ses penseés quand la demoiselle se présenta. Il ne connaissait pas de Célia et n'avait jamais entendu ce nom de famille.

Enchanté Célia.

Après ces simples mots, Noah sourit à la jeune femme et reporta son regard sur la route. Célia l'intriguait il fallait l'avouer, elle pouvait donner une image d'elle, prétentieuse, imbue de sa personne,... Et pourtant, elle avait l'air tellement différente de tout ca réellement. Le jeune homme était bien curieux de voir la façade de sa mison, ca devait être très luxueux, surtout à côté de l'immeuble dans lequel il vivait.

Il s'appel Maël et il à onze mois. Il est tout pour moi e tpour le moment il est en pleine transition entre le déplacement à quatre pattes et marcher sur ses deux pieds, il me fait bien rire. Je suis content de l'avoir, même si je suis encore jeune pour élever un enfant. Heureusement, j'ai de la chance, il est très sage.

Les minutes passaient et après quelques indications de Célia, ils se retrouvèrent devant sa maison. Le jeune homme se gara et regarda par la vitre, comm il l'avait bien pensé, elle était sublime. Il tourna ensuite son regard vers la jeune femme toujours assise à ses côtés.