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« Soléanne & Clay »

Clay se réveillait ce matin là alors qu'il n'avait que très peu dormi. C'était devenu une habitude depuis trois jour, exactement depuis la soirée qu'il avait passé, celle où il avait rencontré Soléanne. Il se redressa dans son lit et constata qu'une belle blonde était allongée à ses côtés, il l'avait presque oublié. A vrai dire, il avait envie de revoir Soléanne, d'en apprendre plus sur elle, de peut-être même l'aider si elle acceptait. Mais il n'avait aucune idée de l'endroit où elle vivait et puis même dans ce cas, elle le rejetterait il en était presque certain. Ce n'était pas son genre d'abandonner. Le jeune homme se leva et fila sous une bonne douche froide, il s'habilla simplement d'un jeans et d'une chemise, se rasa, se coiffa et se parfuma après quoi il retourna dans sa chambre pour réveiller la femme qui dormait dans son lit. Il la secoua doucement.

- Il faut que tu t'en ailles je dois aller travailler.
- Hum ... Mais tu avais dis que tu avais congé ...
- On m'a rapellé, allé lève-toi.

Il se rendit ensuite dans sa cuisine ou il avala vite un morceau en attendant que la jeune femme soit prête, une fois cela fait ils quittèrent tous les deux l'appartement mis ils partirent chacun de leur côté. Elle avait l'air frustrée, tanpis, il avait autre chose a faire, quelque chose de plus important. Le jeune homme prit son portable et cherche pendant un bon quart d'heure après l'adresse de Soléanne, il trouva rapidement. Que serait-on sans internet ? Dix minutes plus tard, il frappait à sa porte. Il était encore tôt et il espérait ne pas la réveillé.

La porte s'ouvrit et le regard surpris de Soléanne n'étonna pas Clay. Il la regarda quelques secondes, elle était habillée donc il ne la réveillait pas, c'était déjà une bonne chose. Elle ne l'invita pas à entrer ce qui ne l'étonnait guère plus. Il resta là, à la regarder, jusqu'à ce qu'elle pose cette question.

Tu devrais penser à retirer ton adresse de ton profil facebook, je t'ai retrouvé en quelques clics seulement.

Le jeune homme restait figé sur le pas de la porte, il ne faisait pas super chaud, mais ca n'incitait pas Soléanne à le laisser entrer pour autant. Elle devait être méfiante, après tout elle ne le connaissait presque pas et la dernière fois qu'ils s'étaient vu ca ne s'était pas très bien terminé. Pourtant, il ne lui voulait aucun mal, bien au contraire. D'une certaine manière, il se disait qu'il n'aurait pas du revenir, qu'il aurait dû lui laisser mener sa vie comme elle l'entendait. Qui elle faisait un métier par contrainte et si elle craignait tant les hommes c'était son problème non ? Qui était-il pour se mêler de sa vie comme ca ? Mais d'un autre côté, c'était bien plus fort que lui, il n'avait pu s'empêcher de la retrouver et il ne savait même pas réellement pourquoi.

Tu me laisses pas entrer ?

Merci

Clay entra chez Soléanne et étrangement, quand il fût à l'intérieur il se rendit compte que tout dans la maison lui ressemblait. La décoration était discrète et subtile tout comme elle. Ca le fît sourire mais il se retourna vite vers la demoiselle quand elle lui parla. Elle avait raison il était têtu, mis bon ca il était certain qu'elle l'avait déjà remarqué l'autre soir.

Généralement, tout ce qu'on m'interdit de faire je le fais, c'est un peu comme pour les enfants. Et puis, je sais pas pourquoi je suis là, mais je sais que je devais venir.

Il enleva sa veste et la tendit à la jeune femme pour qu'elle la range sur le porte manteau de l'entrée. Ensuite, il s'avança un peu plus dans la maison, quelque peu gêné tout de même. A se demander pourquoi, parce qu'il n'était jamais gêné, c'était un sentiment qu'il connaissait très peu mais qui se faisait très présent lorsque Soléanne était près de lui. Il ne savait pas trop pourquoi mais elle l'intimidait. Peut-être parce qu'elle était la seule à oser lui répondre.

Tu m'en veux pas parce que je suis là ?

Ca aussi c'était assez étonnant, a vrai dire il s'était préparé à ce qu'elle lui hurle dessus et à ce qu'elle le laisse dehors.

Qu'on en finisse vite ? a vrai dire elle était plutôt mal partie parce qu'il ne comptait pas partir si rapidement. il ressentait le besoin de la cerner, de la découvrir mieux et pour cela il fallait qu'il reste ici, avec elle. Elle allait quand même bien finir par l'apprécier à un moment ou à un autre non ? Il l’espérait en tout cas.

Et bien vu l'heure si tu as du café ça m'irait.

Le jeune femme se leva pour rejoindre la cuisine et il la suivit, se levant du canapé quelques minutes après elle. Que pouvait-il lui dire. Il savait ce qu'il voulait, ce qu'elle refuserait évidemment mais il devait le lui dire, ca allait être cash mais peu importe, il était très franc de nature.

Je veux que tu changes de boulot. je pense que ça serait mieux pour toi. Tu as le droit de refuser, de me traiter de tout ce que tu veux et plein de chose encore. Au fond de toi tu sais que c'est pas fait pour toi, tu dois être capable de tellement mieux. Je t'ai vu danser, tu n'es pas une danseuse de striptease. Tu vaux plus que ca, il faut que tu changes. Tu peux nier pendant le temps que tu veux, à un moment ou à un autre ca te semblera une évidence.

Clay s'avança vers Soléanne pour prendre sa tasse de café, il lui effleura les doigts doucement comme si de rien 'était alors que ce geste était parfaitement calculé. C'était la manipuler mais peu importe, c'était sa seule façon de pouvoir la toucher.

Clay avait fait exprès de ne pas mettre trop de distance entre lui et Soléanne dans le canapé, mais il y avait quand même un espace entre eux évidemment puisqu'il ne voulait en aucun cas la mettre ml à l'aide. il avait répondu a sa questions, mais sa dernière réplique était plutôt dite pour l'amuser. En faite quand il disait qu'il vivait seul, souvent les femme lui demandaient si il faisait le ménage, le repassage et ce genre de chose. Il ne savait pas pourquoi mais c'était cette raison qui l'avait poussé à le dire à la jeune femme sur le ton de l'humour. De la famille ? Ah ca il en avait, et une grande en plus puisqu'il avait droit à toute une triquée de frères et de soeurs.

J'ai un nombre incalculable de frères et de soeurs, enfin je suis le cadet et le seul à être resté ici. Les autres ont prit la fuite. En faite, mon père travaille de l'autre côté de l'Amérique, il est un grand homme d'affaire et mes frères travaillent avec lui, je suis le seul à avoir refuser et depuis il me renie totalement. Mes soeurs ont toute fuit l'ambiance exécrable de notre maison. Il reste ma mère qui habite pas très loin de chez moi et moi.
Et toi ? De la famille près d'ici ?

Le jeune homme osa lui retourner la question. C'était un risque mais, courageux, ille prit sans hésitation.

De la chance c'était un bien grand mot. Clay ne s'était jamais sentit proche que de l'une de ses soeurs. Les autres l'avait complètement rejeté dès l'enfance car ils trouvaient qu'il était le "chouchou", le "préféré" de leur mère. Ce qui n'était pas vraiment le cas, elle s'occupait plus de lui parce qu'il était plus jeune et qu'il avait donc plus besoin d'elle. De toute manière il était humainement impossible qu'elle s'occupe de tout le monde à la fois seule, puisque notre père n'était clairement jamais présent. Aujourd'hui, il n'y avait plus qu'elle et moi, et les rares nouvelles que nous avions des autres.

Ce n'est pas vraiment une chance, ma famille est totalement désunie, j'aurais préféré être fils unique et avoir des parents qui m'aiment.

Mais de quoi se plaignait-il ? L'histoire de la jeune femme était bien pire que la sienne et il comprenait mieux cette crainte qu'elle avait des hommes puisqu'elle avait été battue par l'un d'eux. C'était honteux de faire ça, horrible et vraiment monstrueux. Clay baissa les yeux sur ses chaussures. Que pouvait-il lui dire ? Il se trouvait dans une position bien délicate.

Oui, j'ai déjà aimer, une seule fois. elle m'a trompé deux ans après, chez nous, je suis tombé dessus. Depuis l'amour c'est finit pour moi.

Il répondait à toute ses questions parce qu'il savait que ca lui donnerait confiance en lui. Le jeune homme ouvrit sa main et la plaça devant la jeune femme. Il ne pouvait pas la toucher, mais elle pouvait le faire d'elle même. Et sans savoir pourquoi, il en avait envie. Pour la rassurer, pour lui faire ressentir qu'il était avec elle mais qu'il n'avait pas trouvé les mots pour répondre à son aveu.

Donne moi ta main ...

Il savait qu'elle hésiterait et à vrai dire, Clay ne savait même pas si elle le ferait.

Ne t'en fais pas c'est pas grave. Gentil ? C'est ce que j'étais avant, non pas que je sois méchant, mais j'ai changé après ca, c'est certain. Je ne vois plus les femme comme avant et l'amour non plus. Je pense que ca fait plus souffrir qu'autre chose.

Debout face à elle, Clay cru pendant un instant que Soléanne ne mettrait pas sa main dans la sienne. Mais après avoir hésité elle le fit malgré tout et il lui sourit gentiment. C'était le début, il le savait, un bon début. Mais ses paroles suivantes l'enchantaient beaucoup moins.

Tu n'es pas obligée de me dire, tu le feras quand tu en auras envie ...
Tu danses non ?

Pas besoin de réponse, Clay savait que c'était oui. Il venait d'avoir une idée, il ne savait pas si ca fonctionnerait mais ca ne coûtait rien d'essayer. Il se tourna et avança jusqu'à la chaîne hifi présente dans le salon, il regarda les cd sur le côté et en trouva un avec des musiques plutôt calmes. Le jeune homme le mit en route et se rapprocha de Soléanne. Il reprit sa main dans la sienne pour l'inciter à se lever et il se plaça avec elle dans un endroit assez dégagé de la pièce. Doucement, il tira sur son bras pour qu'elle s'approche de lui, mais il ne la forçait à rien. Il attendait juste qu'elle se rapproche d'elle même.

Alors on va danser, ca te fera du bien.

La jeune femme s’avança vers Clay et il fût surpris lorsqu'elle posa sa main sur son épaule, c'était plus facile que ce qu'il avait pensé. Il se rapprocha alors un peu plus d'elle, mis laissa évidemment un espace entre leur deux corps après quoi il se risqua à poser sa main dans le creux des reins de Soléanne. C'était comme ça qu'on dansait non ? En plus il fallait bien qu'il pose sa main quelque part.

Ne dis rien alors, je ne t'en voudrai pas.

Clay ne voulait pas la brusquer et il ne s'attendait pas du tout à ce qu'elle se confie déjà tant à lui, à ce qu'elle accepte d'être si proche de lui c'était déjà beaucoup pour une journée et il ne lui demanderait pas e lui raconter, elle le ferait quand elle en aurait envie, quand elle se sentirait prête. Les deux jeunes gens dansaient dans le salon, sur le rythme d'une musique douce, Clay ne s'était jamais imaginé dans cette situation. Ca en était même risible, il se découvrait tendre ce qui n'était pas dans ses habitudes.

Savoir danser c'est un bien grand mot ! On va dire que je m débrouille comme je peux.

Clay ne pût s'empêcher de sourire à la jeune femme qui le fixait sans cesse.

Ah, pardon, moi c'est Hasting.

Au fur et à mesure de la musique, Clay tenta de se rapprocher plus de Soléanne, mais il n’exagérait pas toute de même. C'était juste son corps qui le guidait.

Spoiler:

En ne voyant pas l'expression de Soléanne changer lorsqu'il lui posa la main dans le bas du dos, Clay ne la retira pas. Il ne savait pas qu'elle avait été violée et ça changeait beaucoup de chose entre-eux parce que si il avait su, il n'aurait jamais fais ce geste, il n'aurait pas su ce qu'il pouvait faire ou pas. Au fond ce n'était pas plus mal qu'il ne sache pas, même si sa curiosité le titillait.
C'était vrai qu'il n'en était plus à ce stade là, même si il se souvenait très bien être passer par là. C'était son ex petite amie qui lui avait apprit à danser lorsqu'ils sortaient parfois entre amis. Clay était plutôt du genre à se cacher quand venait le moment des slows mais avec elle cela n'avait pas passer. Au fur et à mesure du temps, il avait apprit à se débrouiller et aujourd'hui cela lui servait bien.

Si tu le dis, c'est toi la pro'!

Clay sourit tendrement à Soléanne qui le regardait. Ses grands yeux l'intimidaient, son regard était si profond. Il exprimait tellement de chose, rien que par son regard, il décelait qu'elle avait vécu des choses qui n'avaient pas été agréable pour elle. Ca lui faisait de la peine malgré tout qu'elle ait vécu tout ca, mais il ne pouvait pas remonter le passé, juste l'aider et rester près d'elle. Le jeune homme ne savait pas pourquoi il y tenait tellement, il sentait qu'il devait le faire, qu'il y avait quelque chose qu'il ne comprenait pas trop entre-eux. Il était juste là et il suivait ce que son esprit et son corps lui commandaient.
Trois chanson étaient passées à présent et les deux jeunes gens étaient toujours entrain de danser, il appréciait ce moment sans même trop savoir pourquoi mais qu'importe, il se rapprocha un peu plus de Soléanne, juste pour voir si elle se reculerait.

Clay fût très étonné quand Soléanne se laissa complètement aller dans ses bras. Alors que lui y allait doucement, petit à petit pour ne pas la brusquer, c'était elle qui s'avançait vers lui pour se poser contre son torse. Il n'en revenait pas, mais ne dit rien, et ne fît rien d'autre que continuer de danser avec elle. Il avait envie de refermer ses bras sur elle, certes, mais il ne le fît pas, c'était déjà bien assez difficile pour elle, il l'avait compris dans son regard. Il répondit à son sourire par un autre sourire, et ne lâcha pas sa main. Le jeune homme se doutait un peu qu'il y avait l'effet de la douce musique, la passion de la danse,... qui jouaient et que dès qu'ils arrêteraient de danser elle serait de nouveau distante physiquement de lui, mais il trouvait que c'était déjà tellement bien ce qu'elle venait de faire.

Tu te sens bien comme ca ? ...

Se hasarda t-il à lui demander sur un ton faible, presque un murmure. Il voulait juste savoir car si la réponse se révélait être négative, il n'hésiterait pas à se reculer d'elle pour la laisser s'éloigner, mais il savait que tout n'était pas perdu, elle venait de le lui prouver elle-même.

Clay fût plus que choqué par les paroles de Soléanne, elle ne répondait absolument pas à sa question, non, elle se confiait à lui. Lui disait clairement ce qu'elle avait vécu et ce qui la rendait si distante des hommes. Il comprenait parfaitement à présent. C'est avec regret qu'il la laisse s'éloigner de lui, il ne savait pas comment réagir face à un tel aveu, quoi lui dire, ni quoi faire. Le jeune homme retourna vers la chaîne hifi qu'il coupa, inutile de laisser cette musique la déprimer encore plus. Ensuite, il se rapprocha d'elle, fixa son dos et s'arrêta seulement quelques centimètres derrière elle. Il leva sa main pour la poser sur son épaule, mais hésita longuement. Très vite, il la revît, blottie contre lui, et toute trace d'hésitation disparu. Il posa sa main sur son épaule qu'il serra quelques temps avant de l'inciter à se retourner. Ses yeux rempli de larme lui déchirèrent le coeur, c'était bien la première fois qu'il cotoyait une femme si triste et si fragile. Il se sentait impuissant et avait l'impression qu'il ne serait pas capable de l'aider, il commençait sérieusement à douter de lui.

Je ... Je suis désolée Soléanne ...

Il la regarda dans les yeux, un regard plein d'espoir qui voulait tout dire. Il se sentait un peu comme un moins que rien pour le coup, un incapable.

Je suis nul, je sais même pas quoi te dire ...

Clay baissa les yeux aux paroles de Soléanne, son caractère impulsif lui disait de lui répondre aussi sèchement qu'elle mais dans une situation pareille il ne pouvait pas se le permettre il préféra donc ne rien dire. La jeune femme avait essuyé ses larmes mais ses joues étaient encore humides et ses yeux remplis de larme. Elle avait connu le drame, la violence et la contrainte, mis il fallait qu'elle essaie de mettre tous cela sur le côté pour oublier du mieux qu'elle le pouvait et se reconstruire une vie correcte. Elle ne pouvait pas vivre seule pour le restant de ses jours, elle allait devoir à un moment donné faire pleinement confiance à un homme, le laisser la toucher,...
Il imaginait bien que ce métier devait vraiment être difficile pour elle après ce qu'elle avait vécu, il ne comprenait toujours pas pourquoi elle le faisait, mais il restait persuadé qu'elle devait changer et il ferait tout pour. Il allait juste éviter de lui en parler maintenant parce que ce n'était pas trop le moment. La demoiselle avait probablement raison, peu de personne trouvaient les bons mots, mais quelqu'un les trouverait pour elle un jour, il en était persuadé et elle sentirait immédiatement que cette personne là serait différente. Le jeune homme ouvrit les bras et la regarda, il ne voulait pas la prendre dans ses bras, encore moins après ce qu'elle venait de lui dire, mais elle pouvait très bien s'y réfugier elle-même. Quoi que ... C'était sûrement peine perdue.

Tu viens ?