Isaac était arrivé depuis presqu’un an déjà. Ça avait été un peu plus compliqué que ce à quoi il s’attendait. Il faut dire que jusque là sa vie c’était limité à un périmètre restreint qui lui était très familier et là, tout d’un coup, il se retrouvait complètement seul dans un monde auquel il ne connaissait rien. Peut-être que le changement qu’il avait voulu était un peu trop…énorme pour lui finalement. Comme si ça ne suffisait pas, il s’était aperçu que même s’il savait parler anglais il avait du mal à se faire comprendre à cause de son accent très prononcé. Mais bon, il venait quand même d’arriver et avait du temps encore pour apprendre à parler un peu plus clairement et surtout à comprendre ce que les autres lui disaient parce que pour lui c’était eux qui avaient un accent étrange. Isaac ne recherchait rien d’extravagant dans la vie. Il n’était pas du genre à avoir des rêves de richesses, de célébrité et de grandeur. Il ne voulait qu’être heureux et un minimum lui suffisait pour ça. Depuis dix ans, il appréciait bien la vie pour ce qu’elle était et pour ce qu’elle daignait lui donner aussi peu que ça pouvait être parfois. Mais il n’avait pas à se plaindre après tout, il avait un toit sur la tête et était en vie, que demander de plus ?

Ce matin là, était-ce le matin en faite ? Peu importe, il venait de se réveiller donc pour lui c’était le matin. Et le défi de la journée habituelle qui recommençait ! Une douche rapide avant de s’habiller. Heureusement qu’il était dans un endroit familié parce que sinon jamais il n’aurait pu trouver ses affaires. Avant de sortir, il attrapa ses lunettes de soleil et sa canne qui étaient toujours exactement au même endroit que d’habitude. Est-ce qu’il allait à un endroit précis ? Peut-être mais pour le moment il semblait y aller au hasard alors ça aurait été difficile à confirmer. Il marcha un moment avant d’arriver dans le parc. Isaac connaissait cet endroit, du moins suffisamment pour pouvoir faire le trajet depuis chez lui. Il finit par trouver un banc et s’assit. Il semblait attendre quelque chose…peut-être que le temps passe, non ?

Il écoutait ce qui se passait autour et finit par entendre une voix qu’il reconnue immédiatement. Comment aurait-il pu en être autrement ? Isaac tourna la tête vers l’endroit d’où venait la voix et sourit, il ignorait cependant à quel distance elle était par contre. Il sentit ensuite quelque chose sur son épaule et conclut que ça devait être elle. Il se tourna donc un peu pour lui faire face et posa sa main sur la sienne pour être certain qu’il ne se trompe pas. Ensuite, il laissa sa main glisser sur son bras et remonter sur son épaule pour frôler ses cheveux, ce qui suffit à lui confirmer que c’était elle.

- Je vais bien et toi ?

Isaac ne s’attendait pas vraiment à la voir ce jour là mais ça ne le dérangeait pas, pas du tout. En faite, ça lui convenait parfaitement puisqu’il n’avait rien à faire de précis cette journée là. Il savait qu’il pourrait passer une meilleure journée…si Merylee n’avait rien d’autre à faire évidemment.

- Qu’est-ce que tu fais ici ?

Ike n’avait pas songé au fait qu’elle avait peut-être fait exprès de venir le chercher parce qu’il ne pouvait être qu’à un nombre d’endroit limité quand il était seul. Pour lui, c’était un hasard et elle était simplement venue faire un tour au parc. Isaac lâche son épaule pour poser sa main sur sa jambe au niveau de sa cuisse, près de son genou pour être certain qu’il sache toujours à peu près où elle était et pour ne pas se donner mal au bras à la longue.

Je vais très bien ! Répondais-je en souriant lorsque sa main c'était posé dans mes cheveux. J'avais toujours apprécié cette façon qu'il avait de sentir notre présence. Les hommes attentifs sont plutôt rare de nos jours et ils ne parlaient toujours pour nous faire des remarques complètement stupide sur notre physique. Ce qu'Isaac ne faisait pas à cause de sa vision qui était absente. Mais ne croyez pas que c'est que pour cette raison que j'apprécie sa présence à mes côtés. Oh ca non, il m'a beaucoup apprit sur la façon de regarder les gens et il est très intelligent.

J'ai appelée chez toi, mais sans grand succès. Donc je me suis mis à ta recherche... Commençais-je à lui expliquer en étant franche avec lui. Je n'avais pas envie de mentir en disant que c'était une simple coïncidence si je me trouvais dans ce parc. De toute façon, je ne m'y était jamais réellement arrêté avant de rencontrer Isaac. J'avais toujours autre chose de mieux à faire que de prendre quelques minutes pour m'asseoir seule dans un parc. Mais après avoir prit le temps de le faire avec lui à écouter le bruit des feuilles et des oiseaux qui chantaient... il m'arrivait d'y venir. Bien que ce soit rarement seule.

Ça fait quelques temps qu'on ne sait pas parler... tu voudrais qu'on passe un peu de temps ensemble aujourd'hui ? Lui demandais-je en venant faire glisser ma main que j'avais posé sur son épaule le long de son bras et lui prendre la main. Un simple geste habituel lorsque j'étais en sa présence.

Isaac avait appris à s’amuser avec son handicap, ça plaisait souvent aux filles puisqu’il ne pouvait pas les juger pour leur physique. En plus, ça pouvait lui servir d’excuse parfois lorsqu’il s’approchait un peu trop d’une fille qui n’appréciait pas de se faire toucher un peu partout. Une chance qu’il n’était pas du genre à en profiter…non ?

*Elle sent bon…elle a un nouveau parfum ?*

Merylee lui dit qu’elle avait essayé de l’appeler, c’est vrai que ça faisait un moment qu’ils ne s’étaient pas vu. Mais ils avaient quand même l’habitude parfois de prendre un peu leur distance, ce qui faisait en sorte qu’ils étaient encore plus contents de se parler quand ils se revoyaient.

- Comment je pourrais dire non ? Je commençais justement à me demander ce que tu devenais.

La journée s’annonçait plus belle cette fois. Il ne le regardait pas, en faite Isaac regardait droit devant lui, mais ça ne changeait pas grand-chose à la conversation en faite.

- Alors qu’est-ce que tu as fait ces temps-ci? À part t’acheter un nouveau parfum qui te va très bien d’ailleurs.

Il aimait faire des petites remarques comme ça de temps en temps, ça montrait son côté attentionné. Isaac ne pouvait peut-être pas faire des remarques à une fille sur sa nouvelle coupe de cheveux ou son bronzage mais il se rattrapait comme il pouvait. En faite il voulait seulement faire sourire les gens, leur faire apprécier un peu plus la vie chaque jour pour les petits détails qu'on oublie trop souvent.

Tu me fais sourire Isaac quand tu remarques ce genre de détail. Dis-je en levant sa main que je tenais avec la mienne pour la porter à mon visage. J'aimais quand il pouvoir avoir une petite idée du genre de sourire que je lui adressais. Il ne pouvait peut-être pas le voir, mais en lui disant l'effet que ses paroles avaient sur moi il pouvait l'imaginer et même toucher pour le sentir.

J'ai pas fait grand chose pour dire vrai.. j'ai auditionnée pour passer à la télé et on m'a approché pour faire des photos... J'ai été faire les courses hier, parce que j'avais vider toutes mes réserves de nourriture... Et je suis sortie en boîte avec des amies.... Et toi, qu'as-tu fait ?? Répondais-je en finissant par rire de moi-même ayant pas trop prit le temps de prendre mon souffle en lui répondant tout d'un trait. Et oui, je suis une vraie fille qui parle souvent un peu trop, mais je m'en toujours compte et je finis par en rire.

Qu'aimerais-tu faire aujourd'hui ? Un pique-nique près d'un lac ??? Demandais-je une fois qu'il avait à son tour parler de sa semaine. Je proposais ce lieu puisqu'il pourrait y entendre les animaux et toutes sortes de bruits que nous offre la nature. Et puis, c'était une bonne façon de passer un peu de temps seul en sa compagnie.

Il aimait bien être avec elle, passer ses mains sur son visage afin de lire son expression. Beaucoup de personnes ne le laissaient pas faire ça, ils n’appréciaient pas particulièrement que quelqu’un leur passe les mains dans le visage. Doucement, Isaac passa ses doigts autour des lèvres de Merylee pour dessiner son sourire et pouvoir se l’imaginer. Ensuite, elle lui raconta tout ce qu’elle avait fait cette semaine là et Isaac sourit, il trouvait toujours ça amusant lorsqu’elle se mettait à parler sans arrêt comme ça.

- Bof, j’ai travaillé un peu le soir alors j’ai passé quelques jours à dormir pour récupérer. J’ai rencontré quelques personnes dans des bars, rien de bien intéressant. J’ai été quand même occupé alors je n’ai même pas eu le temps de me perdre.

Se perdre, c’est ce qu’Isaac disait qu’il faisait quand il décidait tout bonnement de prendre une marche et qu’il se retrouvait dans un endroit qu’il n’avait pas l’habitude de fréquenter. C’est ce qu’il faisait souvent de ses temps libres lorsqu’il était seul et qu’il n’arrivait pas à rejoindre de ses amis.

- Excellente idée ! Il faudrait juste trouver un pique-nique, je veux quand même pas que tu t’en occupe toute seule.

En faite, Zac ne se souciait pas vraiment du pique-nique, il voulait simplement avoir un prétexte pour passer la journée avec elle et ne voulait quand même pas qu’elle doive tout faire. Il n’aimait pas dépendre des autres, c’était pour ça qu’il avait quitté l’Irlande, il sentait qu’il nuisait à sa famille qui voulait s’occuper de lui comme s’il n’était pas capable de le faire.

J'avais écouté attentivement ce qu'il avait fait depuis la dernière fois et je trouvais toujours aussi drôle la façon qu'il avait de dire qu'il prenait une marche sans savoir ou il allait. ''Se perdre'' disait-il.

humm... on pourrait le préparer chez toi, sinon chez moi. Ma cuisine n'a pas changé depuis la dernière fois ou on a essayé de cuisiner un gâteau.... Répondais-je au fait qu'il voulait qu'on trouve un pique nique afin de m'éviter de devoir tout faire seule. Bien que pourtant j'aimais bien faire à mangé, je savais qu'il détestait qu'on fasse toujours tout à sa place. C'était un peu normale de ne pas aimer, puisque cela lui faisait perdre des habitudes importante et valorisante. Bon, je dois avouer que je l'avais taquiné en lui donnant un jaune d'œuf au lieu du sac de farine la dernière fois, mais il c'était parfaitement venger.

mais je ne promet pas que je ne te jouerais pas de mauvais tour.... Ajoutais-je avec une voix moqueuse sans pour autant vouloir me foutre de sa gueule. Mais plutôt pour le faire rire lui et faire en sorte qu'il s'attende à ce que je pourrais faire au lieu de le voir. Puis doucement, je venais poser ma main contre sa joue tout en le regardant. C'était un geste que je lui faisais souvent pour lui faire savoir que je ne regardais pas ailleurs et que mon attention lui était encore plus destiné.

si je peux me permettre, tes cheveux cache tes jolis yeux... Dis-je en venant doucement lui retirer ses lunettes en ne faisant que les descendre sur le bout de son nez. J'adorais regarder ses yeux quelques secondes seulement...

L’aventure du gâteau, qui avait finit par donner…quelque chose qui ne ressemblait à tout sauf à un gâteau en faite. Ils avaient fait tout un bordel aussi mais c’étaient bien amusés.

- On serait mieux chez toi, disons que la cuisine chez moi a pas trop changé, elle est toujours aussi inutilisé alors on risque de ne pas y trouver grand-chose.

Isaac aimait bien se retrouver dans une cuisine avec elle. Merylee finissait toujours par lui jouer de sals tours mais il se vengeait d’une façon ou d’une autre en lui faisant peur. Faisant semblant de se faire mal ou quelque chose du genre. Il faisait de son possible pour lui rendre la monnaie de sa pièce mais ce n’était jamais méchamment.

- D’accord mais j’ai le droit de me venger alors.

Il eut un sourire qui disparut quand elle lui descendit ses lunettes. Isaac n’aimait pas trop qu’on regarde ses yeux car il se doutait que ça ne devait pas être ce qu’il y a de plus beau à voir et ça le gênait un peu. Mais comme c’était elle, il ne protesta pas autant qu’il pouvait en avoir l’habitude. Il savait qu’elle regardait ses yeux parce qu’elle le faisait parfois, il était un peu mal à l’aise.

- Ce n’es pas juste, je ne peux pas voir les tiens.

C’est ce qui lui manquait souvent, être certain d’être en face d’une personne magnifique alors qu’il ne pouvait pas la voir. Ça avait été aussi difficile d’accepter que ses frères et sœurs grandissaient mais que la dernière image qu’il avait d’eux remontaient à dix ans avant, encore plus pénible que s’il n’avait jamais eu la chance de les voir. Isaac posa sa main sur l’épaule de Merylee et joua un peu avec ses cheveux, il adorait faire ça parce qu’il les trouvait tellement doux.

Comme si tu allais m'écouter si je refuses que tu te venges... Répliquais-je en riant sachant que c'était impossible qu'il ne me rende pas mon mauvais coup. C'était comme demander à n'importe qui de ne pas bouger alors qu'on essaie de le pousser du haut d'une falaise. Bon, l'exemple est peut-être un peu exagéré, mais c'est un détail.

Ils sont bleus clair aujourd'hui... Dis-je en lui replaçant ses lunettes de soleil et en venant déposer un petit baiser sur le bout de son nez. Une petite façon de me faire pardonner d'avoir conservé ma bonne habitude de vouloir voir ses yeux. J'avais toujours de besoin de m'assurer qu'il n'avait pas comme par magie retrouvé la vue et qu'il pourrait enfin mettre un visage sur qui j'étais. Certes, pour une fois je me sentais apprécié pour ce que j'étais vraiment et non pour le magnifique physique que j'avais la chance d'avoir. Ensuite, elle approchait sa bouche près de son oreille pour murmurer : J'aimerais dormir dans tes bras cette nuit... si tu veux bien... Puis, elle posait sa tête contre son épaule pour attendre sa réponse.

Bleu clair…Ayant déjà été capable de voir avant, il pouvait se faire une idée de ce que c’était comme couleur quoiqu’il n’était pas certain d’avoir la bonne. Elle déposa ensuite un baiser sur son nez avant de replacer ses lunettes. Isaac sentit ensuite son souffle près de son oreille alors qu’elle lui murmura quelque chose avant de poser sa tête contre son épaule. Il passa ses bras autour de Merylee pour la tenir un peu contre lui.

- Tu m’as manqué aussi.

Il appuya légèrement sa tête sur la sienne pour l’embrasser sur le front, évidemment, il n'atteignit pas la cible de premier coup et laissa ses lèvres glisser jusqu'à son front. Habituellement, elle venait le voir quand elle sortait d’un mauvaise passe, mais bon, il y avait des exceptions et il espérait que cette fois ça ne soit pas à cause de ça. Après tout, il ne voulait pas savoir qu’elle était malheureuse, ou que quelque chose lui avait fait perdre son sourire, même s’il savait qu’on ne pouvait pas être totalement heureux vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept.

- On va passé une belle journée tout les deux et tu resteras aussi longtemps que tu veux.

Pas trop longtemps non plus, mais il savait qu’elle n’était pas du genre à abuser. Après tout, ils avaient tout deux leur petite vie chacun de leur côté et savaient respecter ça.

et si j'arrêtais de parler un p'tit peu... ca ferait du bien à tes oreilles. Dis-je en restant dans ses bras encore un peu tout en fermant les yeux pour écouter les bruits qu'il y avait autour de nous. Des gens semblaient être installé ou entrain de prendre une marche un peu plus loin et des enfants s'obstinaient d'un autre côté.

Finalement, c'est impossible que j'arrête de parler quand tout le monde autour parle ! M'exclamais-je en riant de moi-même qui avait à peine garder le silence durant trois ou quatre longues minutes. Encore une chance que nous étions dans un parc, sinon je me serais levé pour leur dire de se la fermer un peu pour nous laisser écouter les oiseaux chanter. Parce que j'avais ce foutu gros défaut d'être un peu trop souvent directe avec les autres et de chercher à me prendre une bonne droite. Enfin, pour mieux leur en envoyer une à mon tour ! Ouais, je n'étais pas toujours un ange et Isaac était en quelque sorte mon ''adoucisseur''. Pas celui que nous mettons pour faire notre lessive, mais plutôt un des rare avec qui je ne perdrais que très rarement patience et que je m'obstinais.

On va préparer notre pique-nique ? Demandais-je en redressant ma tête pour me retrouver le visage en face du sien. J'avais toujours eu cette habitude de regarder à qui je parlais et il n'en faisait pas une exception.

Il fut un peu surpris quand elle dit qu’elle allait arrêter de parler. Mais exactement comme il s’y attendait, ça ne dura pas très longtemps et ça le fit sourire. Isaac était d’un naturel plutôt tranquille, ce qui ne l’empêchait pas de bien s’amuser quand il en avait envie. Et disons que Merylee savait faire ressortir ce petit côté de lui qui avait besoin de faire quelques folies de temps en temps. Il était un peu plus, diplomatique et réfléchissait à comment dire les choses avant de parler, il essayait donc de la calmer un peu parfois quand elle se mettait à dire ses quatre vérités à quelqu’un et qu’il n’était pas trop loin. Elle lui parla ensuite du pique-nique. Isaac l’avait presque oublié, le prétexte pour passer du temps avec elle cette journée là.

- Bien sûr, en essayant de ne pas trop faire de dégâts cette fois, même si ça risque d’être difficile.

Il se leva. Puis il vérifia qu’il n’y avait rien juste à côté de lui avec sa canne, et en profita pour taper légèrement les jambes de Merylee. C’était le genre de petite blague qu’il lui faisait de temps en temps pour l’agacer un peu. Isaac tendit ensuite son autre main pour pouvoir prendre la sienne question de pouvoir la suivre…et aussi parce que c’était agréable.

- Qu’est-ce qu’il va y avoir au menu ?

humm... qu'est-ce que tu voudrais manger ? Demandais-je en me levant et en riant lorsqu'il venait toucher mes jambes avec sa canne. Je me faisais toujours avoir en me disant intérieurement à chaque fois que la fois d'après je serais assez rapide pour éviter le geste. Histoire de lui faire croire que j'avais disparue, mais il avait toujours l'habitude de le faire soit quand je parlais ou soit quand je me levais. Vous savez, si on vous dit qu'un aveugle c'est pas intelligent.... Ne le croyez pas !

Je crois qu'il faut un bon bol rempli de toute sorte de fruit.... une ou deux salades et.. euh... on verra ce qu'on arrive à cuisiner sans trop de dégât ! Commençais-je en essayant déjà de réfléchir à mon premier mauvais coup que j'allais lui faire. Puis je venais doucement glisser ma main dans la sienne en entremêlant nos doigts.

Je n'aie pas le nez très développer, mais il doit y avoir une forte odeur de fleur ici... parce qu'ils sont toutes ouverte... il y en a des mauves, des blanches, des jaunes..... Commentais-je alors que nous avions commencé à marcher vers la sortie du parc. J'aimais prendre le temps de lui décrire ce qu'il ne pouvait que sentir et savoir qu'il avait déjà pu voir me faisait toujours croire que c'était agréable de savoir que tout ce qu'il avait déjà pu voir était encore présent.

- Rien de bien compliqué, de la salade…des sandwichs peut-être ça serait bien.

Isaac se souciait très peu de ce qu’ils allaient manger. Mais le savoir d’avance pouvait lui permettre de déjà se préparer à prévoir les coups qu’elle pourrait tenter de lui faire. Il sentit les doigts de Merylee se mêler aux siens et se mit à marcher, se laissant un peu guider par elle. Elle se mit à lui décrire ce qu’il pouvait sentir. Isaac aimait beaucoup ce genre de petite attention, ça le rassurait de savoir que le monde n’avait pas complètement changé mais d’un autre côté, ça lui rappelait à quel point ça pouvait lui manquer. Comment il allait devoir passer sa vie dans le noir…accepter de ne jamais voir les gens qu’il aimait…que si un jour il avait une famille il ne les verrait jamais sourire. Mais bon, il ne devait pas penser à ça, il était avec une fille merveilleuse et devait en profiter.

- Pourquoi tu es venu me voir aujourd’hui ? Il s’est passé quelque chose ?

Cette question lui trottait dans la tête depuis un moment et il n’avait pas pu se retenir de la poser. Isaac s’arrêta et se tourna pour lui faire face en attendant une réponse. Il espérait se tromper, que c’était vraiment simplement parce qu’elle voulait le voir et que ce n’était pas encore une histoire qui avait mal tournée.

*Mais non, tout va bien…elle semble heureuse en tout cas. Je n’aurais peut-être pas dû lui demander ça…si jamais ça la rendait triste de m’en parler. Peu importe, il est un peu trop tard. Il n’y a sûrement rien, je m’inquiète pour rien*

Tu t'inquiètes encore... mais je te rassures, il ne s'est absolument rien passé... c'est juste que... tu me manquais beaucoup ! Dis-je m'étant arrêté en même temps que de le sentir se tourner vers moi. C'est vrai que souvent nous nous voyions quand quelque chose n'allait pas et que je détestais voir son regard quand je lui en parlais. C'était comme s'il partageait mes douleurs et je me sentais toujours mal quand cela arrivait. Donc je m'étais promit de venir le voir quand j'en avais envie et surtout de bonne humeur comme aujourd'hui.

tu sais... je ne viens pas te voir que pour que tu me fasses oublier mes problèmes Isaac. J'aime ta présence et ce que tu es... tu es important pour moi, mais cela tu dois le savoir... Dis-je en le regardant moi aussi et en prenant son visage dans ma main libre pour venir le tourner exactement pour faire comme s'il me fixait. Je lui caressais la joue du bout de mon index et déposait un petit baiser sur ses lèvres.

Et puis, j'aurais jamais accepté... Finissais-je de dire en lui faisant un tout petit câlin. Ouais, j'étais une grande câline par moment. Surtout ses jours-ci, je ressentais toujours se besoin de donner de l'affection et d'en recevoir un minimum en retour. Vous allez dire que c'est comme cela que toutes les filles sont....

C’est vrai qu’il devrait arrêter de s’en faire, mais c’était quand même normal, c’était l’une de ses façon de montrer l’affection qu’il avait pour elle. Ça lui réchauffa le cœur qu’elle lui rappel qu’elle tenait à lui, qu’il était important pour elle. C’est vrai que parfois il lui arrivait de se poser des questions mais ça ne durait jamais longtemps et Isaac finissait toujours par se trouver idiot d’avoir douté. Elle l’embrassa doucement, juste un peu, rien de vraiment intense mais il n’avait pas besoin de plus pour comprendre que lui aussi tenait vraiment à elle.

- Ok…si je m’inquiète c’est que je tiens à toi

Il la serra un peu dans ses bras, profitant de ce petit moment avant de retrouver un sourire.

- Si on continue à ce rythme, on va l’avoir demain matin ce pique-nique.

Il disait ça pour rire, elle devait bien se douter que la nourriture était sa dernière préoccupation. Juste de savoir qu’elle voulait rester avec lui cette nuit là lui faisait tellement plaisir.

- Qu’est-ce que je ferais si tu étais pas là ? Je m’inquièterais pas…tu t’imagines comme ça serait ennuyant ?

Isaac se souvenait de la première fois qu’il l’avait entendu parler, du ton exacte qu’avait sa voix à ce moment là, ce n’était pas le genre de détails facile à oublier. Oui, peut-être qu’elle lui avait prit quelque chose…mais de toute façon il ne le regrettait jamais.

Si on a pas le temps, au moins on aura eue du plaisir à faire à manger ! Répondais-je en me reculant après notre petit câlin qui l'avait fait sourire et qui venait moi aussi m'en faire décrocher un.

s'il te manque d'action, on peut aussi aller dans un bar... tu sais que je suis douée pour t'y décourager ! Dis-je en riant tout en sachant que c'était aussi dans cet endroit de sa ville que nous nous étions rencontrer. Et qu'il avait réussi à éviter une baffe à son frère qui n'avait pas comprit que j'en avait rien à foutre de lui. Que voulez-vous, je n'étais pas fan des mains sur mon fessier venant d'un étranger. Mais je ne regrette pas cette soirée, sinon je n'aurais peut-être jamais rencontré Isaac...

Voilà, nous sommes arrivé chez moi... Dis-je après environ dix minutes de marche et en déverrouillant la porte tout en entrant en première. Certes, je l'avais guidé jusqu'ici, mais je le laissais se familiariser à nouveau avec mon appartement et je voulais que ce soit lui qui referme la porte. Un peu comme l'aurait fait tous les mecs sans problème de vue et ainsi ne pas me faire dire que je faisais trop de chose à sa place. Je m'empressais de ramasser les souliers à la traine histoire qu'il n'ait pas à les enjamber dans le petit couloir qui menait à la cuisine. Je jetais un rapide coup d'œil au reste de l'appartement afin d'être certaine que rien n'était à la traine et je n'y voyais rien. Bien que la seule endroit d'un peu plus bordélique restait être ma chambre avec mon lit même pas fait. Bref, j'avais la tête dans le frigidaire quand il rejoignait la cuisine.

Ça lui rappela des bons souvenirs lorsqu’elle parla de bar. Bon…ça dépend du point de vue en faite, parce que son frère ne devait sûrement se souvenir de ça comme d’un bon moment. C’était la première fois qu’il avait rencontré Merylee, et c’était aussi la première fois qu’il avait réussi à la calmer pour éviter que ça se termine en mêlée générale. Isaac la suivit jusque chez elle et l’entendit ouvrir la porte. Il entra ensuite et se retourna pour essayer d’attraper la poignée. Après quelques tentatives, il réussit à s’en saisir pour refermer la porte. Il se sentait plutôt à l’aise chez elle parce qu’il était déjà venu et avait appris à peu près où se trouvaient la plupart des trucs dans l’appartement. Mais normalement, il finissait toujours par se prendre les pieds dans quelque chose qui traînait, avec le temps il avait appris à en rire et savait qu’elle ne faisait pas exprès pour lui mette des obstacles de plus. Se fiant à ses souvenirs, Isaac parvint à s’orienter pour arriver jusque dans la cuisine. Comme pour s’en assurer, il posa sa main sur le comptoir. Mais il n’y était pas arrivé sans incident car certaines choses avaient changés depuis sa dernière visite, entre autre, une lampe qui ne se trouvait pas là avant et qu’il faillit renverser au sol.

- Mery ? Tu es…

Il allait lui demander si elle était là mais il entendit un bruit, sans doute que c’était elle qui fouillait dans le frigo alors il ne prit même pas la peine de poser sa question, il avait déjà la réponse. Isaac s’approcha un peu des bruits qu’il entendait et finit par se cogner à quelque chose ou plutôt à quelqu’un dans ce cas-ci. Pour une fois, il n’avait vraiment pas fait exprès de lui attraper une fesse, c’était la première chose qui lui était tombé sous la main alors qu’il avait essayé de se restabilisé un peu. Évidemment, il ne comprit pas tout de suite ce qu’il venait de faire et enleva simplement sa main pour la reposer sur le comptoir.

J'avais rapidement ramasser la lampe afin d'éviter qu'il ne se blesse avec celle-ci qu'il avait fait tomber involontairement au sol. Bon visiblement, j'avais oublier cet achat, mais on allait pas en parler. C'était un accident et puis les bien matériel ne sont pas une grande perte. Il suffit de retourner en acheter une autre. J'avais rapidement regagné ma place dans la cuisine en continuant de chercher dans le frigo quelque chose pour en faire notre pique-nique. Bien que je savais qu'on aurait peut-être pas le temps de nous y rendre, mais dans le cas contraire, mon salon nous servirait d'endroit pour le faire.

Oh !!! Lâchais-je sous l'effet de surprise sans pour autant en être fâchée surtout en voyant qu'il ne semblait même pas s'en être rendu compte.

ma fesse est toujours aussi ferme qu'à son habitude ? Demandais-je en déposant des fruits sur le comptoir et et venant lui prendre mon autre main pour lui faire toucher ou est-ce que je les avaient posé. C'était surtout pour ne pas qu'il balaye le tout en direction du sol et aussi par habitude de le faire en sa présence.

essaie de pas trop tâter mon joli fessier... tu sais que j'en suis déconcentrer quand tu le fais ! Ajoutais-je me trouvant près de lui en sortant des planches à découper et des bols vide. Je ne sortais aucun couteaux préférant lui laisser sans prendre un dans le tiroir tout seul afin d'éviter une blessure non désiré.

- Ah…j’ai fait ça moi ? Et j’en ai même pas profité !

Isaac sourit, il n’y avait rien de méchant ou de tordu là-dedans, c’était juste pour rire. Elle lui prit la main pour lui montrer où elle avait mit les fruits pour éviter qu’il fasse trop de dégât. Il se retourne, cherchant un peu à tâtons au début avant de trouver le tiroir pour prendre un couteau. Sa seule crainte avec ça c’était de la blesser alors il gardait la lame près de lui et évitait de faire de trop grands mouvements.

- Il faut bien que quelqu’un profite un peu de ce que la nature t’a donné.

Il se mit à passer sa main sur le comptoir en faisant attention de ne pas tout envoyer à terre et attrapa une planche à découper. D’un naturel organisé, surtout question de ne rien démolir, il prit soin de prendre quelques fruits juste à côté. Il en prit un et le garda dans ses mains un moment, question de mémoriser un peu la forme avant de commencer à le couper. Quand il faisait ça, il évitait de parler parce qu’il devait rester concentrer pour ne pas se blesser. Isaac sursauta par contre en entendant un bruit, le klaxon d’une voiture qui devait passer pas très loin dehors et se coupa à la main gauche. Ce n’était pas très grave et ça lui arrivait quand même assez souvent.

- Tu peux me donner des essuie-tout ou quelque chose comme ça s’il-te-plaît ? J’ai pas envi que ta cuisine ressemble à une scène de meurtre.

Il essayait de se souvenir de l’endroit où se trouvait l’évier dans cette cuisine mais n’y arrivait pas, il se contenta donc de tenir sa main dans l’autre pour éviter de mettre du sang partout. Au moins, ça ne faisait pas vraiment mal.

- Je devais penser à toi pour être déconcentré comme ça.

je suis curieuse de savoir à quoi tu pensais exactement à mon sujet.... Dis-je en lui donnant des essuie-tout et en posant ma main contre le bas de son dos pour le faire aller vers mon évier. Visiblement, l'idée de cuisiner lui avait encore une fois causé une petite blessure et il fallait faire en sorte qu'il arrête de penser à ce qui l'avait déconcentré de la sorte.

Je vais chercher ce qu'il faut pour que tu désinfectes ta blessure.... Dis-je en m'éloignant et en allant à la salle de bain chercher ma petite trousse de premiers soins. Cela ne me prit qu'une minute et je revenais à ses côtés en lui mettant le produit de désinfection dans sa main. Je lui disais bien sur ce que je venais de lui donner et une fois qu'il eut agi, je lui donnais un pansement.

Tu m'as fait peur avant que je ne te joues de mauvais tour... injustice ! M'exclamais-je en riant et en venant dans son dos faisant passer mes bras autour de lui le temps qu'il finisse de soigner sa blessure...

- Je n’ai que des pensées pures et innocentes, tu le sais bien.

Une fois près de l’évier, il laissa couler de l’eau sur sa coupure en attendant qu’elle revienne avec un pansement. Isaac désinfecta sa blessure puis sentit quelque chose l’entourer. En entendant le rire de Merylee il comprit qu’elle était juste derrière lui. Il prit tout son temps pour se mettre un pansement, profitant du contact.

- Il faut bien que j’aille le dessus de temps en temps.

Isaac se retourna pour pouvoir la serrer dans ses bras. Il appuya un peu se tête contre la sienne pour s’approcher et aller lui murmurer.

- De toute façon, c’est toujours toi qui finit par gagner.

Il passa sa main sur le visage de Merylee pour lui prendre le menton et relever un peu sa tête avant de lui donner un léger baiser sur les lèvres. Bon, ils faisaient un pique-nique là, non ? Peu importe, autant profiter du moment, ça lui rappelait que ça faisait vraiment trop longtemps qu’il n’avait pas été près d’elle…mais ça avait déjà été pire, lorsqu’il avait passé des années à savoir qu’elle était beaucoup trop loin. Il avait finit par ne plus pouvoir s’en passer et avait laissé tout ce qu’il connaissait.

Tu n'as pas totalement faux sur ce coup ! Mais j'ai l'impression que tu me laisse gagner régulièrement, car je sais que tu as plus d'un tour dans ton sac.... dis-je de justesse avant qu'il ne m'embrasse avec cette douceur que j'aimais. Il avait le dont de me déstabiliser en si peu de temps ! Je venais jouer avec le bas de son tee-shirt tout en le gardant collé contre moi et ce même quand il reculait son visage du mien. Mes yeux étaient toujours clos et je passais ma langue contre mes lèvres. Je savais que s'il voulais savoir ce que je faisais comme tête, il ne se gênerais pas pour tracer les traits de mon visage avec le bout de ses doigts.

encore un... Lui murmurais-je quelques secondes après que ses lèvres avaient quitté les miennes. J'avais un petit sourire qu'il pouvait surement sentir lorsque ses lèvres se posaient une seconde fois contre les miennes. J'aimais ce petit contact que nous n'avions pas très souvent et j'en devenais à chaque fois un peu plus accroc. Mais chut, c'est mon petit secret ! Même s'il devait bien sans douter surtout quand je lui murmurais que j'en voulais un autre.

il va falloir continuer notre préparation de pique-nique.... Commençais-je à dire tout en venant prendre sa main blesser et la faire glisser sur ma taille en direction de mes fesses. tu peux profiter quelques secondes et qui sait si ta blessure pourrait guérir plus rapidement. Finissais-je par dire en riant et en le décollant subitement mettant ainsi fin à ce petit moment de câlin. J'avais voulu le taquiner un peu et je crois que je venais d'y parvenir. Puis j'allais ouvrir le sac de raisins pour en mettre dans un bol avec des fraises. Bien sur, je les avais déjà laver avant de les mettre au frigo... C'est fou comme je peux être vilaine à mes heures...

Isaac n’avait pas l’habitude d’être si délicat, disons qu’il réservait ce côté de lui pour elle. Il allait difficilement essayer de passer à autre chose lorsqu’elle lui murmura qu’elle en voulait un autre. Il ne se fit pas prier et leurs lèvres se rencontrèrent de nouveau, juste un peu plus longtemps cette fois. Elle se remit ensuite à parler du pique-nique, qui n’aurait sans doute jamais lieu si ça continuait comme ça. Il fut un peu déçu, il fallait l’avouer mais tout d’un coup, il sentit qu’elle attrapait sa main et se mit à se demander ce qu’elle faisait. Il eut ensuite un sourire quand elle lui parla. Encore une fois, ce fut de courte durée. Mais bon, les meilleures choses viennent à petite dose. Elle s’éloigna de lui.

- Cruelle…

Il l’avait dit avec un sourire, juste assez fort pour être certain qu’elle entende puisqu’il ne savait plus trop où elle était exactement. Isaac retourna vers le comptoir puis chercha le bol un moment avant de finalement l’attraper et y mettre les morceaux de fruits qu’il avait couper, en profitant pour en manger un au passage.

- On est a égalité maintenant.

Restait à voir qui prendrait le dessus en premier maintenant. Isaac aurait tellement voulu pouvoir la voir, ils auraient été sur un pied d’égalité. Même si elle faisait des efforts pour le laisser faire certaines choses seul, Isaac se sentait toujours encore un peu dépendant et il n’arrivait pas à l’accepter, c’était peut-être pour ça qu’il ne restait jamais très longtemps avec les mêmes personnes.