• Faut dire que je tourne de plus en plus mal. J'ai voulu tester les effets de la drogue douce et plus précisément du joint pour me détendre et me sentir un peu mieux. C'est efficace tout de même car je plane quelques heures, ce qui me fait oublier quelques temps ce que j'ai en tête mais surtout ce qui me hante. Je suis fatiguée et plus bonne à grand chose ces derniers temps et taper plus fort, m'aiderait surement. J'ai entendu parler du speed qui rend énergique et de ce fait, j'ai fais passer le message à un gars pour Yoan. J'ai rendez-vous à la fête foraine avec lui pour qu'il me réapprovisionne. Chose promise, chose du car je suis pile poil à l'heure pour notre rendez-vous, ne manque plus que lui à l'appel.

• Quand je vois quelques uniformes passer près de moi, je fais comme si de rien n'était car de toute façon, je suis une femme comme une autre. D'ailleurs, aucun d'eux ne m'accordent la moindre importance et tant mieux. Quand je vois Yoan arriver, je le sens pas comme d'habitude et c'est surement la présence de la police qui le met dans cet état. Il me fait la bise et glisse la marchandise dans la poche de ma veste de cuir. Pas bête comme idée. Heureusement pour lui, le fric est dans ma main car j'ai su d'avance ses tarifs. Je glisse ma main dans la sienne, main dans laquelle se trouve l'argent et je l'entraîne avec moi comme si de rien n'était, m'adressant à lui de manière discrète. On se sépare au bout de l'allée et on part chacun de notre côté. J'évite de le remercier car c'est plutôt flagrant et j'avance avec lui vers le lieu dit.

• On est en bon chemin pour se séparer quand une voix raisonne derrière nous. Je me tourne en même temps que Yoan, faisant tout mon possible pour ne pas me faire trahir par mon stress immense sur le coup. Apparemment, ils veulent nous fouiller et moi, j'ai pas franchement envie de me laisser faire. Il n'y a pas de femme avec eux, j'ai le droit de refuser la fouille mais vu la tête qu'ils ont, je doute fort qu'ils prennent en compte mes remarques. Je pourrais me barrer mais j'ai pas envie de laisser Yoan seul car après tout, je l'aime bien même s'il est un peu spécial comme gars. Il a l'air paniqué et je dois avouer que moi, c'est pareil. Et pourquoi donc ? J'ai qu'une envie, c'est de me faire la malle et là, c'est peut être le moment ou jamais de se tirer, non. Je tire discrètement sur la manche du manteau de Yoan, en espérant qu'il comprennent ou je veux en venir et qu'il soit d'accord avec moi qu'on se barrer.

• Je comprend à son regard qu'il a l'air de penser la même chose que moi. Je suis en talon aiguille, ça va trop le faire pour courir mais bon, j'ai pas trop le choix. Quand l'un des policiers nous demandent de nous retourner et de poser nos genoux aux sol, je lance un dernier regard à Yoan avant de m'exécuter et dans un mouvement rapide, sans que personne ne calcule quoi que se soit, prendre mes jambes à mon cou en espérant que Yoan fassent de même car je ne veux pas le laisser tomber. Si je veux qu'il ai confiance en moi comme j'essaie de lui faire comprendre depuis le départ, vaut mieux que je fassent ça dans les règles de l'art. Courant le plus vite que je peux, je suis légèrement ralenti par mes talons aiguilles qui vont finir par se briser.

• Quand je me rend compte qu'il ne me suit pas, je me dis que je me suis fait avoir et pas qu'un peu. Je continue de courir jusqu'à ce qu'un des policiers me tombent sur la poire sans que je m'en rendent compte. Par où il est arrivé ? J'en sais rien du tout. Je sais juste qu'avant que je n'ai le temps de faire quoi que se soit, il me plaque au sol, m'enfonçant un genou dans le bas du dos et me menottant. Quand il me redresse et que je vois Yoan plus loin, je lui lance un regard mauvais. J'avais franchement confiance en lui, essayant de lui trouver des bons côtés mais il m'a bien eu. Comme quoi je ne peux faire confiance à personne ...

• J'ai l'air bien maintenant. Je suis menottée au milieu d'une foule de curieux et on m'amène où j'ai récemment fuit, près de Yoan en gros, pour me fouiller. Ses paroles me donne la chair de poule. Non seulement c'est un bon comédien mais en plus de ça, il ment très bien. Je tombe des nus quand après une fouille complète, ils me sortent des poches tout un tas de sachet et d'autres trucs pas cool. Je ne sais pas comment il a fait pour me glisser ça dans les poches mais il s'est bien débrouillé. Mon regard se rempli rapidement de larme. Je suis à la fois en colère, trahie et déçue pour pas changer des gens à qui j'accorde un minimum de confiance. En même temps, c'est un mauvais garçon et il ne changera jamais. Alors ma jolie, un petit tour en cage ça te dirait ? Je ne répond même pas à ces propos. Moi au moins, je tiens parole. Je ne suis pas une balance et je ne dirais rien mais si je me retrouve en prison, ce qui me tend au nez et que lui est avec moi, je vais lui en faire voir de toute les couleurs à cet abruti.

• Je regarde la scène qui s'offre à mes yeux sans broncher. Non seulement Yoan finit par me complimenter un peu face aux policiers mais en plus de ça, il avoue enfin que tout ça est à lui. Il a du se rendre compte que je ne le balancerais pas et que malgré tout, il pouvait avoir confiance en moi même si je doute que ça soit gagné. Je souris à son clin d'oeil, un peu choquée par les propos directes qu'il a avec les policiers avant de finalement le perdre quand l'un d'eux lui donne un coup derrière la tête qui le fait perdre connaissance. C'est une bavure policière. Je me débat pour que le policier qui est derrière moi me lâche pour finalement m'agenouiller près de Yoan. Je ne peux pas le toucher car je suis menottée mais rien ne m'empêche d'être à ses côtés. Vous êtes malade ma parole ? Ce que tu viens de faire mon pote, c'est une bavure policière et crois moi, ça ne s'arrêtera pas là. Voilà que moi aussi je joue la rebelle et apparemment, ça plait pas car je me mange une gifle dont je me souviendrais toute ma vie et qui aurait pu m'arracher la tête. Le flic en question se met à ma hauteur pour me faire clairement comprendre que si je la boucle pas, je vais avoir de sérieux problème. J'en ai peut être pas déjà ? Ils ramassent le corps inconscient de Yoan et nous fourgue dans la voiture de police.

• Nous prenons le direction du commissariat et je me sens franchement pas dans mon élément car bizarrement, j'ai peur et pas qu'un peu. C'est aussi illégale de vendre de la drogue que d'en acheter. En gros, d'après ce qu'ils m'ont expliqué, j'achète et je suis complice car j'avais toute la marchandise dans mes poches ... Quand il se réveille, je n'ai même pas envie de lui demander si ça va car je sais qu'il est hypocrite et qu'il se fiche éperdument de moi en fait. Je regarde dehors, perdue dans mes pensées. Là, je peux dire que j'ai totalement tout perdu dans la vie.

• Je tourne la tête vers Yoan et je le supplie presque du regard de se taire avant de chuchoter à son intention. Ferme là Yotruc, ils ont pas l'air net. Avec tes conneries on va se retrouver au fond d'un trou, enterré vivant. Je dis ça sérieusement parce que franchement, jusqu'à présent, j'ai jamais vu des policiers agirent comme ça. Ils doivent logiquement nous dire nos droits et même si on est en infraction, nous respecter, façon de parler. Logiquement, c'est une femme qui aurait du me fouiller, et non, ça a été un homme qui a pris plaisir à le faire. De plus, ils sont violent, chose pas coutume. S'il te plaît ...

• Je vois rouge une nouvelle fois et franchement, j'ai plus envie de prendre sa défense ou d'essayer de l'aider car franchement, il ne le méritent. Putain mais je t'emmerde connard. Tu veux jouer comme ça ? Maintenant c'est chacun pour sa poire et franchement, j'ai fermé ma bouche pour toi mais c'est mort maintenant. Je vais pas faire de la taule pour ta poire. On me descend plus délicatement de la voiture car j'ai été sage moi contrairement à Yoan. Quand on me ramène dans une salle d'interrogatoire, je suis déterminée à rien cracher mais pourtant, je n'ai pas le choix. Je veux pas finir au fond d'un trou à cause de lui. Je veux un avocat !

• Étant donné que je n'ai jamais vraiment eu de problème avec la justice, je n'ai pas d'avocat et apparemment, on m'en donne un commis d'office car un homme entre dans la cellule et peu de temps après, après avoir expliqué mon cas sans balancé pour autant Yoan comme je lui avais promis de le faire, tout le monde change d'avis et je suis quelqu'un de bien moi au moins, je sors libre de ma cellule, enfin démenottée. Quand j'aperçois Yoan dans les couloirs, je m'approche de lui. C'est toi qui m'a fait sortir de là avec l'aide de ton avocat ?

• Il me zappe. Il a été malheureux que je lui parle comme un chien ? Il l'a bien cherché en même temps. En tout cas, s'il veut un merci, il peut se le mettre ou je pense. On est pas pote comme il dit si bien, je lui ai rien demandé et il m'a bien fait comprendre qu'il se fichait éperdument de moi alors pourquoi faire comme si je m'intéressais à lui. OK, j'adore les mauvais garçons et j'ai essayé de trouver le bon côté de cet être qui se montrait de temps en temps pour finalement disparaître. Puis si, je vais le remercier, après tout, c'est la moindre des choses et il ne pourra pas dire que je l'ai balancé ou que j'ai été ingrate avec lui sur ce coup. Paroles en l'air Yotruc, merci de m'avoir sortie de là. Les mains fourrées dans les poches de ma veste en cuir, je m'avance doucement vers la sortie. Il ne veux pas copiner avec moi, c'est son affaire mais franchement, entre deux paumée, ça l'aurait peut être fait.