Moi, je n'aime pas mais c'est pas dit que tu n'aimerais pas toi. Tu vas en goûter pour me faire plaisir et moi, je me sacrifierais dans le sens, ou je mangerais un morceau de viande pour te montrer qu'un sacrifice en vaut un autre. Ce n'est pas que je n'aime pas la viande car je n'en ai jamais mangé mais je ne peux pas. On m'a élevée ainsi et je suis et je resterais végétarienne. Je sais, ça marche dans les deux sens. Je peux jouer les petits bouts de femme malade, pour profiter de la situation ? Innocemment, je souris, amusée. Je suis capable de beaucoup de chose et ça s'arrange pas avec l'âge, malheureusement. J'espère sincèrement que je te porterais autant chance que tu le penses mais je suis certaine que ça t’apportera du bon, avec ou sans moi. Exactement. Je trouve ça injuste qu'on puissent faire autant de misère à quelqu'un sous prétexte qu'il a fait un séjour en prison. Ce qui est encore plus injuste, c'est que tout se sait. C'est surement son agent de probation qui a informé son ex employeur. Y a pas de danger, je trime trop pour devenir musicienne alors avocate, ça sera durant mes heures perdues je pense. Le droit, ça m'agace au plus haut point. J'ai ma façon bien à moi de défendre ceux que j'aime de par mes mots crus et mes poings volants. Ta pas envie qu'on aillent se balader et se poser dans un petit coin tranquille ?

Pourtant, le lait de soja, tout ce qui est tiré de l'agriculture biologique, c'est très bon. Faudrait que je te donne quelques légumes de mon jardin, ça te changera de tes saloperies qui vont te tuer à petit feu. Manger bio c'est vivre centenaire. J'avoue, moi-même je n'y crois pas trop à cette histoire de centenaire mais en tout cas, il y a une part de vérité dans mes propos car manger biologique, ça aide dans pas mal de domaine. Quand Jayden tape dans ma main, je me sens condamnée. J'ai l'impression d'être une condamnée dans le couloir de la mort. Je vais vraiment être malade si je mange de la viande mais au moins, je me serais sacrifiée puis là, j'aurais pas besoin de faire semblant pour que tu t'occupes de moi. Je pourrais simuler un malaise et tomber en bas de ma chaise pour qu'il me réanime mais non, je veux pas m'amuser à ça car non seulement on se ridiculiserait, même si le ridicule ne tue pas mais en plus, y a pas que lui qui serait mal à l'aise. Ta raison, changeons de sujet, c'est pas bon de parler boulot, ça pourri le temps il paraît. La conversation est loin d'être terminée, on l'a stoppe juste pour la reprendre plus tard, comme j'aime si tant le faire. Me retrouver seule avec Jay, dans un endroit tranquille, c'est risqué car malgré mes principes, je pourrais céder et devenir une vraie tigresse, comme il l'a vu par le passé mais je prend le risque car je sais que je ferais tout pour pas l'effrayer et lui faire prendre ses jambes à son cou. Quand il se lève et me tend la main, je glisse ma main dans la sienne et me lève à mon tour, prête à le suivre.

Mais si, un marché est un marché puis ça va m'écoeurer, c'est tout mais pas au point de me rendre malade. Enfin, je ne pense pas, on verra au moment venu. Oui, des légumes de mon jardin, tu vas être servi, j'en ai pour nourrir une bonne partie de la ville en cas de guerre. C'est comme tu veux, si t'en veux pas, je t'en donne pas mais j'ai une bien meilleure idée. Je vais te faire la cuisine et tu viendras dîner chez moi un soir. Pas de viande, rien que des légumes, tu vas te régaler mon pauvre. C'est très bon pour la santé les légumes et c'est très bon tout court aussi quand c'est bien cuisiné. Je lui cuisinerais de la viande aussi, bien évidemment mais je veux juste lui donner un peu un aperçu de la soirée s'il pense vraiment que ça ne sera pas le cas. Montant dans la voiture de Jay, je regarde la route qui nous mènes ... nul part en fait. C'est un vieux chemin de terre qui mènent à un bois qui m'a l'air vraiment tranquille. Pour se ressourcer, c'est vrai que ça m'a l'air pas mal. Je le suis jusqu'à sa cabane et la regarde, de l'extérieur. Oui, c'est parfait. Tu me fais visiter ?

Oui, tu as l'air étonné, je suis du genre à recevoir, j'adore ça d'ailleurs jouer les hôtesses. Ta condition est refusée, c'est moi qui cuisine et pas toi ou tu risques d'enviander ma cuisine et ça, c'est hors de question. J'adore cuisiner et j'adore recevoir, quoi de mieux ? En revanche, pas question qu'il me donne le moindre coup de main. Il est l'invité, il aura juste à mettre ses pieds sous la table, rien de plus. Non, du tout mais tes pas crédible du tout, ta raison. Tes du genre hyperactif qui tient pas en place et non quelqu'un de calme bien qu'après, ça soit possible que tu ai besoin de te reposer la tête de temps en temps. J'ai jamais connu Jay reposé car je l'ai toujours vu à l'oeuvre et l'imaginer se ressourcer, c'est assez étrange mais lui aussi en a besoin, comme tout le monde d'ailleurs. J'entre dans la cabane, suivie de Jay qui a raison sur un détail, le tour est vite fait. C'est petit mais ça a ses avantages. Quand il s'installe sur la couverture et qu'il m'invite à faire de même, je m'assied à côté de lui, face à la merveilleuse vue sur la ville qui est vraiment remarquable. C'est joli ...

Jay, tu peux râler autant que tu veux, je suis têtue puis c'est pas ton rôle de faire la vaisselle enfin. J'ai un lave-vaisselle qui s'en charge tout seul. Si tu veux, tu pourras y introduire la pastille et appuyer sur le bouton marche. Je lui tire la langue, amusée. Je l'embête mais ça fait tellement longtemps que je n'en ai plus eu l'occasion que c'est bien trop tentant pour ne pas y céder. Je te découvre sous un nouvel angle. Le regard perdu sur le paysage, je finit par tourner la tête vers Jay en souriant. Oui ... J'aime la nature et tout ce qu'elle nous offrent et observer un paysage aussi magnifique que celui-ci, c'est du grand art je dois dire. Pas plus que moi Jay. Je me rapproche un peu plus de lui pour déposer ma tête contre son épaule et je murmure : J'aimerais que le temps s'arrêtent pour qu'on puissent profiter davantage l'un de l'autre.

Je ris avec lui et dis : C'est mieux que rien tu sais puis t'auras mille et une autres occasions de te venger. Je veux bien payer mais pas trop cher non plus, faut pas exagérer, je suis une femme donc la logique veut que ma sentance soit moins dure que celle que j'infligerais ensuite à Jay. C'est un jeu sans fin en fait. Je vois ça et c'est bien. Il faut du changement mais du bon changement et c'est le cas avec toi. Je suis réellement impressionnée par les changements de comportement de Jay. Le voir enfin se reposer un peu de temps en temps en se vidant la tête au calme, c'est une bonne chose. Ce n'est pas conseillé de se remplir la tête sans interruption. Ta bien entendu, pas plus que moi. Je ne peux m'empêcher de sourire et de me blottir contre lui quand il passe son bras autour de moi et qu'il pose sa tête contre la mienne. Je n'en doute pas un seul instant, à moins que ta copine ne t'empêche de me voir ...

Je sais que cette histoire de vengeance va le travailler et qu'il trouvera un truc au poil mais je me laisserais pas faire, c'est à ses risques et périls. Fais attention à tes fesses, c'est le seul conseil que je peux te donner. Ma vengeance à moi sera des plus terribles, c'est clair, net et précis et il le sait aussi bien que n'importe qui. Je sens un léger frisson me parcourir quand il me caresse l'épaule. Tu sais Jay, si tu veux que ça fonctionne, tu devras faire des sacrifices et je vais en faire partie, tu verras. J'accepterais pas forcément que mon l'ex de mon copain s'initie dans sa vie. J'aurais du mal à l'accepter et j'irais jusqu'à haïr cette fille que je ne connais pas, plus que maintenant car je la haïs d'emprisonner le coeur de Jay mais ça serait une chose logique au final. Cet air tendre qu'il a sur le visage me fait fondre. Je souris, me mordillant doucement la lèvre inférieure. On s'est trop fréquenté, c'est peut-être ça. Tu sais que tes mignon quand tu prends cet air tendre ?

Ta très bien compris, fais gaffe à tes fesses si tu veux pas subir mes foudres et ta de quoi avoir peur, je suis violente quand je m'y met, tu le sais. Je rigole moi aussi car y a vraiment pas de quoi avoir peur. Quoi que ... Juste que quand il s'agit de me défendre ou de défendre ceux que j'aime, je peux vraiment me montrer violente, or, avec Jayden, c'est impossible et il le sait. J'espère qu'elle t'imposera pas ça alors. Moi non plus je ne supporterais pas de ne plus pouvoir le voir. Quitte à le voir en cachette, je le ferais mais ça serait vraiment compliqué comme situation. Ça serait comme nous séparer de nouveau. Il me connaît et sait que quand je me mord la lèvre, c'est que j'ai des idées peu catholique derrière la tête, d'ailleurs, il détourne le regard, ce qui me fait sourire. Et encore, le mot est faible. Soutenant son regard, quand il se penche, je sais qu'il va m'embrasser. Je pourrais stopper le tout mais pourtant, je n'y arrive pas. Je n'ai qu'une envie, sentir ses lèvres contre les miennes, sauf que, à nouveau, le destin en décide autrement car son téléphone se met à sonner. Me reprenant, je fais comme si de rien n'était. Allons-y ... Maudit rendez-vous ... M'aidant de sa main, je me relève et me dirige avec lui vers sa voiture dans laquelle je prend de nouveau place. Nous arrivons rapidement et en descendons. Il a l'air vraiment nerveux. Oui, c'est normal. C'est pas un souci, je lui fou mon poing dans la gueule et l'histoire sera vite réglée. Je souris amusée et posant mes mains sur ses épaules et plongeant mon regard dans le sien, je dis : Souffle un bon coup et positive, c'est la meilleure des choses à faire. Avec lui, j'inspire et j'expire doucement pour lui donner du courage.

J'ai ce côté assez violent de ma personnalité qui explose en cas de prise de défense. En sommes, je passe d'un petit ange tout mignon à un démon sans scrupule mais heureusement, ça n'arrive que rarement. J'ai aussi la main lourde sachant qu'on m'a malheureusement toujours appris à frapper avant de discuter. C'est pas très élégant, pas très distingué, pas très bien mais j'assume et je n'en changerait surement pas car j'en suis devenue incapable depuis toute ses années. C'est une mauvaise habitude. Je suis ravie de le savoir puis l'idéal, pour qu'elle ne te parlent pas de ça, c'est d'éviter de faire allusion à moi, non ? Jay a vécu assez de temps à mes côtés pour décrypter mes petits signes et me mordre la lèvre en est un parmi tant d'autre. Pire que très très faible. Y a pas de mot pour décrire à quel point tes mignon, craquant, séduisant, sexy et j'en passe et j'en passe et j'en passe. Je souris sincèrement, me rendant compte qu'un homme aussi beau intérieurement qu'extérieurement et aussi parfait, j'en trouverais plus jamais. D'ailleurs, je n'en veux pas sachant que pour moi, ça a été Jay et ça sera Jay même si je dois attendre un certain temps. Pour moi il est grand, fort, beau, sexy, intelligent etc ... Toute les qualités existante, il les possède. Je sais me tenir, ta de la chance mais je croise les doigts pour toi puis n'oublie pas mon radar, ça t'aidera à garder foi en toi je pense. Tel un coach sportif, je l'aide à prendre du courage et à moins stresser, du moins, j'essaie. Je t'attends ici car je doute que je puissent pénétrer tout simplement dans le bâtiment si je n'ai rien à y faire mais je te souhaite bon courage et surtout, bonne chance. Je l'embrasse sur la joue, ne voulant pas le perturber avec l'une de mes nouvelles approches et le laisse aller à son rendez-vous. Assise sur le capot de sa voiture, je joue un peu de guitare en l'attendant, stressant désormais pour lui.

Une fois Jay partit pour son rendez-vous, je m'installe sur le capot de sa voiture et ma guitare en main, je gratte quelques notes et chantonne quelques unes des chansons de mon répertoire. Je ne sais pas combien de chanson je chante ni même si je gêne qui que ce soit mais je trouve le temps long et généralement, plus c'est long, mieux c'est or, là, apparemment, ça n'a pas fonctionné vu ses paroles et son mécontentement. Descendant de là, je hisse ma guitare sur le siège arrière et m'approche de lui en soupirant doucement. Je suis pas en zone rouge mais bon, je peux dire vrai à tout les coups. Je suis désolée pour toi Jay ... Posant ma main sur son épaule d'un geste compatissant, j'esquisse un maigre sourire. J'aurais tellement aimé qu'il est ce travail et qu'il puissent enfin débuter une carrière dans le domaine qui le branche vraiment mais malheureusement, ça n'a pas fonctionné. Baisse pas les bras, cherche ailleurs.