• Voilà quarante-huit heures que je suis de garde à l'hôpital. Toute les cinq minutes, je suis bipée pour une urgence. En tout, j'ai du dormir une ou deux heures, pas plus. J'adore mon travail mais mon lit me manque un peu. Heureusement, en bonne professionnelle que je suis, je profite de quelques minutes de répit pour me reposer un peu. J'ai opéré un cas assez spécial. Une femme, pas plus âgée que la trentaine, avait besoin d'une greffe de peau au visage, suite à un vilain incendie dans lequel elle a manqué de brûler vive. J'ai passé des heures à reconstruire son visage, en prélevant des morceaux de peau là ou j'en avais la possibilité. J'ai fais de mon mieux et je suis plutôt fière du résultat. J'ai beau être jeune, je sais ce que je fais. Sauver des vies et en améliorer fait partie de mon quotidien et je dois avouer que ça me plaît plus que je n'ose l'affirmer. Une fois ma garde terminer, je file me rhabiller au vestiaire et je quitte l'hôpital en prenant une grande bouffée d'air frais une fois dehors. Le sourire aux lèvres, je prend la direction de chez moi, à pieds. Rien de tel que la marche pour reprendre du poil de la bête. De plus, je ne fais pas partie de ces gens dont le seul moyen de locomotion est la voiture. Je n'habite pas tout près de l'hôpital mais ça fait partie de mon train-train habituel. Baillant discrètement, je parcours les rues de Haley, me stoppant au Starbucks Coffee pour y prendre un café sucré avec une pointe de lait vanillé. Mon pot en main, je le sirote doucement en observant les vitrines des boutiques que je croisent sur ma route.

• Sirotant toujours mon café, je me balade dans les rues en guettant les vitrines des magasins. C'est les soldes en ce moment et ce n'est pas l'envie qui me manque d'aller y jeter un petit coup d'oeil. Pourtant, je m'abstient pour la simple et bonne raison que toute seule, ça sera moins intéressant et qu'en plus de ça, je suis agoraphobe, ce qui signifie que s'il y a trop de monde, je vais me sentir mal, comme étouffée. Quand quelqu'un est avec moi, je gère mieux ce genre de crise que lorsque je suis seule. M'arrêtant devant la célèbre boutique de lingerie de Victoria Secrets, une petite idée malsaine me traverse l'esprit. Attrapant mon i-phone qui se trouve dans la poche de mon manteau, je tape un petit texto qui me paraît comique à l'attention de Jason, avec qui j'ai repris contact. C'est mon premier amour et une histoire que je n'oublierais jamais. Pour des raisons scolaires, après notre rupture, nous nous sommes perdu de vue mais aujourd'hui que nous travaillons dans le même hôpital, nous renouons progressivement.
  

  Raiponce a écrit:

  Salut Jason, je me trouve actuellement devant Victoria Secrets (LINGERIE) et vu que je viens de me manger 48h de garde à l'hôpital, je suis un peu fatiguée et mon esprit très perturbé. Je te propose deux plans. Soit tu m'accompagnes pour m'acheter des sous-vêtement, chose qui serait un peu ridicule pour un homme sachant qu'en plus, avec mes blagues vaseuses, tu risques de l'être encore plus ou soit, tu me dis ou tes et je viens te casser les oreilles avec mes jérémiades de femme fatiguée. Tu choisis quoi ? Bisous.

Code:

 Salut ma belle ..
sa me fait super plaisir que tu est pensée a moi pour ta journée shopping !! et pas de problème j'arrive tout de suite pour t'aider a choisir ta lingerie, tu sais que je m'en ferais un grand plaisir de te donner des conseils, et choisir ce qui te met le mieux en valeur .. bouge pas princesse j'arrive tout de suite .. bisou

• Un sourire illumina mon visage quand un texto de la part de Jason arriva. J'étais loin d'imaginer qu'il serait capable de choisir la boutique de lingerie. Généralement, un homme ne se sent pas forcément à l'aise dans ce genre d'endroit. Comme quoi, Jason fait exception à la règle. Ça me plaît, beaucoup même car j'aime les hommes qui dépassent leur limite quitte à avoir plusieurs paires d'yeux rivés sur eux. Ma fatigue a comme disparu à la simple idée que Jason va arriver pour passer un peu de temps avec moi. C'est étrange mais depuis que l'on s'est retrouvé, nous rebâtissons une relation amicale qui prend une belle tournure mais j'ai envie d'un peu plus à certains moments. Gardant ça pour moi, je préfère voir ou tout cela va nous mener plutôt que de m'avancer sur quelque chose qui ne se fera peut-être jamais. Ne jamais dire jamais, j'avais oublié. Le sourire toujours aux lèvres, je répond à son texto.
  

  Raiponce a écrit:

  C'est pas vraiment une journée shopping puisque je sors de l'hôpital et que j'étais censé rentrer chez moi pour dormir un peu mais la vitrine de Victoria m'a séquestrée. Je ne peux plus m'en aller maintenant que j'ai vu que tout était soldé à 75%. Quel malheur, je vais finir pauvre si je dépense aussi rapidement mes paies. Tes un petit coquin, j'aurais jamais pensé que tu choisirais cette option. Avoue que tu rêves de me voir défiler pour toi ? (a) Je t'attend mon prince. Je t'embrasse.

  Ce petit surnom que je lui ai attribué est venu comme ça. Je le trouve aussi charmant qu'un prince l'est. À l'époque, il avait beaucoup d'atout en sa faveur mais aujourd'hui, c'est encore pire. Si quelqu'un devrait gagner un concours de beauté, Jason l'emporterait haut la main en tant qu'homme le plus sexy. J'attends plusieurs minutes, sirotant le reste de ma boisson dont je jette le gobelet dans la poubelle la plus proche avant de le voir arriver. Esquissant un large sourire, je le serre dans mes bras et je l'embrasse moi aussi. Salut !

• M'écartant de l'étreinte de Jason, je le détaille discrètement du regard. Plus je le vois et plus je me dis que j'ai fais une grosse erreur en laissant filer ce bel étalon. Il s'agissait pas de physique certes mais toute les femmes cherchent au moins un tout petit truc qui leur plait chez un homme. Moi, tout me plaît en lui. J'aime son look, sa carrure, son regard ténébreux, son sourire à faire fondre neige au soleil. Pour parler crûment, il n'y a rien à jeter, bien au contraire, tout est bon et à conserver dans l'état actuel. Très bien, je suis juste un peu épuisée. Après quarante-huit heures de garde, c'est normal. Tiens donc ... Comme quoi je ne sais pas tout de toi contrairement à ce que je pensais. En même temps, on a évolué depuis l'adolescence et pas qu'un peu. Adolescence, c'est plus ou moins le terme qui convient. À l'époque, c'est ce que nous étions tout en entrant progressivement dans le monde des adultes, une phase tout aussi difficile que la précédente. En étant ado, on peut compter sur pas mal de gens tandis qu'en grandissant, on ne peut compter que sur soit. On bosse dans le même service et on s'est même pas croisé. En même temps, j'ai passé une bonne partie de la nuit à opérer. J'ai fais de la chirurgie reconstructrice mais ta du le voir sur le tableau je pense. Quoi que ... Si moi j'étais pas au courant que tu étais de nuit, tes pas forcé de l'être pour moi. Comme d'habitude, je parle beaucoup pour rien dire mais c'est ce qui fait mon charme au final. Je te le confirme, faut être un abruti pour manquer un petit moment en tête à tête avec la femme extraordinaire que je suis. Je prend un air hautin avant de finalement, sourire de manière spontanée et naturelle. Quand il se glisse derrière moi et qu'après avoir déposé ses mains sur mes épaules, il me pousse à l'intérieur de la boutique, je me tourne vers lui une fois à l'intérieur. O'Smith, j'espère que ta pas peur du ridicule car beaucoup de jeune demoiselle te dévisage déjà ?

• N'étant pas dupe, il n'était pas difficile de remarquer que Jason avait le regard rivé sur moi et qu'en plus de ça, il souriait d'un air bête qui le rendait encore plus craquant à mes yeux. Cela dit, je me suis abstenu la moindre remarque qui pourrait tourner à je ne sais quoi vu l'état dans lequel je me trouve actuellement. La fatigue me donne des idées pas très catholique et j'ai l'impression d'avoir la bible du sexe imprégnée dans mon cerveau. En même temps, j'ai toujours eu ce genre d'humour sans pour autant être grossière. J'y vais tout en finesse, il n'y a rien de tel. Malheureusement, le seul moyen que tu aurais eu de me voir, ça aurait été de t'inviter dans mon bloc opératoire. Je dois avouer que je n'aime pas qu'on me dérange lorsque j'opère comme tout les chirurgiens d'ailleurs mais en temps que bras droit, pourquoi pas car avec les internes qui m'observait et le personnel de nuit, hyper fatigué qui me servait pas à grand chose vu que je devais me répéter plusieurs fois, ça m'aurait soulagé d'un lourd poids. J'ai fais avec et je m'en suis pas mal sorti. Enfin, on verra le résultat une fois que la greffe aura pris mais pour moi, c'est plein d'espoir. Face à Jason, je souris tout en me sentant légèrement rougir face à ses dires. Elle en a de la chance cette demoiselle. Quand je te dis que tu es un petit coquin. Quand Jason me saisit doucement le bras, je l'entraîne dans les différents rayons de la boutique avant de m'arrêter dans les ensembles assez coquin qui comporte un soutien-gorge et un porte-jarretelle comme tout les hommes en général l'aiment. Je te laisse en choisir un et je t'emmène dans ma cabine pour que tu vois à quoi je ressemblerais là-dedans.

• Je me demande encore pourquoi je traîne dans ce genre de boutique puisque j'ai tout ce qu'il me faut chez moi. J'ai même de trop mais pourtant, ça ne m'arrête pas pour autant. J'ai un gros faible pour les sous-vêtements et les chaussures. Pour les premiers, j'ai des tiroirs pleins à craquer et pour les seconds, j'ai dédié un placard pour. Voilà l'étendu des dégâts. J'achète, j'achète, j'achète, pour au final ne les porter qu'une fois et remettre ma bonne paire de chaussure fétiche. C'est honteux, je sais mais je n'arrive pas à guérir de cette terrible maladie. Reportant mon attention sur Jason, j'esquisse un maigre sourire à ces dires et je prend entre mes mains l'ensemble qu'il me propose. En effet, il n'y a pas beaucoup de tissus là-dessus mais si c'est vraiment ce que tu veux, je suis prête à le porter pour toi. Dominatrice ? Sévère ? Sans pitié ? J'adopte ! J'éclate de rire. Chez moi, ça se passe selon mon humour. Soit c'est moi qui domine, soit c'est l'homme mais généralement, on travaille tout les deux sur l'affaire pour ne pas que l'autre se sent un peu démuni lors de l'acte sexuel. N'ai pas honte, c'est tout naturel puis si tu savais ce qui me traverse l'esprit quand je te vois, c'est moi qui devrais l'être. Je lui envoie un clin d'oeil et lui saisissant la main, je l'entraîne avec moi dans la cabine. Une fois la porte coulissante fermée, je commence à me déshabiller, tout en l'écoutant. Je suis contente moi aussi. Ce qui me plaît le plus dans tout ça, c'est qu'on s'est retrouvé il y a quelque mois maintenant et qu'entre nous, ça devient de plus en plus fort. Après, c'est peut-être moi qui me fait cette idée mais je pense pas. On se voit de plus en plus souvent, on discute de mieux en mieux sans sujet tabou, on est complice comme on ne l'a jamais été ...

• Pour moi, avec Jason, il s'agit de tout autre chose. On est ami, certes, mais je sens qu'autre chose est en train de naître. Il me plaît encore plus qu'avant et le temps que je passe avec lui est un vrai délice. J'aimerais pouvoir lui exprimer le fond de ma pensée mais je n'ose pas par peur que ça ne soit pas réciproque. Après tout, je ne sais pas si Jason veut simplement être ami avec moi ou si tout comme moi, il envisage un tout autre tournant. Après tout, seul l'avenir nous le dira. J'en prend note. Il ne sait pas dans quoi il s'embarque. J'ai jamais été très nette dans ma tête, avec exagération autrefois mais aujourd'hui, c'est encore pire. Disons que plus le temps passe, et plus je disjoncte. Heureusement, ce n'est pas dans le mauvais sens de la chose. Encore heureux je dirais même. Tout en terminant de me déshabiller, j'enfile l'ensemble que Jason m'a choisi et une fois prête, je lève les yeux vers lui, en souriant. Toi aussi tu me manque Jason. Disons que de l'eau a coulé sous les ponts et qu'on a grandi depuis. Qu'en penses-tu ? Je tourne sur moi-même pour que Jason puissent m'admirer sous toute les coutures. Ses dires me refroidissent un peu car je ne sais pas comment le prendre. Est-ce qu'il aiment le fait que nous soyons amis ou est-ce qu'il aiment le fait que notre relation prendre une tout autre tournure ? La question me brûle les lèvres mais je préfère me taire et agir en conséquence. Je l'aime beaucoup moi aussi mais j'aimerais passer au niveau suivant si tu vois ce que je veux dire ?

• Tournant sur moi-même, je laisse Jason m'admirer dans cet ensemble assez osé à vrai dire vu qu'il n'y a pratiquement pas de tissu qui recouvre mes parties les plus secrètes. Si je dois le porter pour lui un jour, j'en ferais sans hésitation l'acquisition mais autrement, ce n'est surement pas un truc que je porterais pour le plaisir de mes propres yeux. En plus, c'est pas très confortable. Quoi que ... En s'habituant, peut-être que ça changera. Merci. Mais vas-y, fais-toi plaisir, dévore-moi ! Je ris doucement avant de reprendre mon sérieux, l'écoutant sans en perdre une seule miette. Mon coeur est comme soulagé d'un poids lorsqu'il m'avoue, indirectement qu'il est sur la même longueur d'onde que moi. Quand Jason prend mes mains dans les siennes, je les serre doucement, mon regard plongé dans le sien, oubliant presque l'endroit dans lequel nous nous trouvons et la tenue dans laquelle je me trouve. C'est très convaincant, tu peux t'arrêter là. Tu es sincère ? Tu aimerais qu'on reprennent là où nous nous sommes arrêtés ? J'aimerais juste qu'il me le confirme pour en être totalement certaine et ne pas penser rêver.

• Il n'y a rien de romantique dans le fait que nous nous déclarons en quelque sorte notre flamme dans une cabine d'essayage mais après tout, il n'y a pas d'endroit, pas de jour ni d'heure pour exprimer ses sentiments. Les choses sont claire et je dois avouer que mon coeur palpite autant qu'à l'époque, voir même plus. Si je m'écoutais, je lui sauterais au cou pour l'embrasser et pour lui montrer que je ressens la même chose que lui mais pourtant, je sais m'abstenir même si c'est surement pas pour très longtemps. Je ne regrette jamais rien. Le monde est tellement cruel que comme je le dis, c'est bête de tout gâcher et c'est surtout très bête de regretter ses actes. Après, il y a quelques exceptions, comme tout. Sentant Jason serrer un peu plus mes mains dans les siennes, je ne le quitte pas du regard, un magnifique sourire sur les lèvres. On était jeune et bête Jason et on a mûri depuis et pas qu'un peu. On a passé la phase adolescente. La phase de la séparation niveau scolaire. On a une situation maintenant. On est tout les deux chirurgiens plasticiens. On a vingt-cinq ans. On est plus des gamins, on sait ce qu'on peut faire et pas faire. Je voudrais te retrouver et pas que pour nous laisser aller dans cette spirale amicale. Je veux plus, moi aussi ...

• J'ai l'impression d'être dans un conte de fée à l'heure actuelle. Jason me fait sa déclaration et me fait clairement comprendre qu'entre nous, rien n'est perdu. De l'eau a coulé sous les ponts et il est temps de tirer un trait sur le passé pour redémarrer sur de meilleure base. Comme quoi, malgré ce qui a pu se passer entre nous, tout n'est pas perdu. Le premier amour, ça ne s'oublie pas, la preuve. Tu crois au destin ? Tu crois à cette légende qui dit que le premier amour ne s'oublie pas ? Quand il glisse sa main sur ma joue qu'il se met à caresser, je ferme les yeux quelques secondes avant de les rouvrir pour le regarder. Tentons l'expérience. Je passe ma main sur la sienne et j'y dépose un petit baiser.

• C'est la même chose pour moi. J'ai été idiote de t'abandonner si rapidement sans essayer de t'aider davantage. J'ai regretté même si précédemment, je t'ai fait comprendre qu'il ne fallait pas regretter dans la vie. Des années ont passé et c'est le moment ou jamais de renouer. Je t'ai jamais oublié Jason et le fait de te retrouver à l'hôpital m'a fait un grand bien. Vider son coeur, ça fait un bien fou. Plus je lui parle et plus je m'ouvre à lui, chose que je n'aurais surement pas faites sans sa déclaration. Quand ses lèvres entrent en contact avec les miennes, mon coeur se met à palpiter subitement, sensation que je n'ai plus ressentie depuis des années. Je dépose ma main libre contre sa nuque, pour appuyer son baiser tandis que les doigts de mon autre main, s'entrelacent aux siens. Quand il rompt ce divin baiser, je me mordille doucement la lèvre inférieure, esquissant un charmant sourire. Je t'ai toujours aimé moi aussi Jason. Donne-moi une seconde chance et cette fois-ci, je ne la gâcherais pas comme je l'ai fait la première fois.

• Mon visage proche de celui de Jason, le fait de sentir son souffle chaud caresser mes lèvres, me donna une impression de bien-être. C'est tout des petits détails qui font au final, beaucoup, surtout quand ils ont disparu de la circulation pendant si longtemps. Je n'ai jamais réellement ressenti autant de sensation que dans les bras de Jason qui a toujours été l'homme parfait pour moi, même avec ses défauts. Dommage que la drogue se soit installé dans notre couple et que je n'ai pas pu y faire face. Ta déconné, c'est clair mais moi aussi car je t'ai pas offert l'aide qu'il te fallait pour t'en sortir. On est tout les deux en tort finalement. Mieux vaut tard que jamais pour avouer ses torts. Quand il me vole un baiser, je souris. Toi et moi, c'est pour l'éternité. C'est marqué dans le livre de notre avenir. Passant ma main libre autour de sa taille, je me blottis dans ses bras dans lesquels je ressens cette sensation de sécurité et de bien-être.